Amazon n’est pas que le leader mondial du commerce en ligne

Pendant que Facebook perd jeudi dernier 114 milliards de dollars en une seule journée en Bourse, l’autre géant du web, Amazon, tisse sa toile en toute discrétion.

Le monde du digital est fascinant. La semaine dernière, Facebook, le premier réseau social mondial, a perdu 114 milliards de dollars en Bourse.

C’est ce qu’on appelle une correction magistrale et qui n’est pas le résultat de mauvais chiffres, que du contraire. Les chiffres de Facebook sont excellents, mais ils ont été jugés inférieurs aux attentes des investisseurs. D’où cette claque à 114 milliards de dollars en une seule journée

Pour Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, cela veut dire que son patrimoine personnel s’est dégonflé de 16 milliards de dollars aussi en une seule journée.

Je disais en début de chronique que ce monde digital est fascinant parce que pendant que Facebook fait la une des médias, un autre géant du web fait moins parler de lui, du moins négativement, alors qu’il est partout omniprésent dans notre vie.

Je vise évidemment Amazon. D’ailleurs, notre dépendance à l’égard d’Amazon a permis à Jeff Bezos, son fondateur et patron, de devenir l’homme le plus riche du monde avec une fortune évaluée à plus de 150 milliards de dollars.

Le Wall Street Journal comparait d’ailleurs récemment Jeff Bezos à Christophe Colomb, car cet ancien trader de la Bourse de New York est parti à la conquête de territoires inconnus. Tout le monde utilise Amazon et croit savoir que l’entreprise est le leader mondial du commerce en ligne.

Pourtant, ce n’est qu’une partie du business d’Amazon. En effet, Amazon est le leader mondial du « cloud », la fameuse informatique dans les nuages, et il a comme client notamment le Pentagone.

Amazon est aussi un distributeur physique puisqu’il a racheté Whole Foods, une chaine de magasins bio connue partout aux Etats-Unis. Amazon est aussi propriétaire du Washington Post, le journal des élites politiques américaines.

Amazon est partout et demain aussi dans l’espace, car Jeff Bezos, son patron, rêve de vendre des billets pour des voyages extra-terrestres grâce aux fusées que l’une de ses filiales fabrique.

En fait, le Nouvel Economiste a raison de rappeler qu’Amazon est partout présent dans la vie des américains et aussi dans notre vie. Et il le sera encore plus demain quand son assistant vocal Alexa aura envahi nos salons et chambres à coucher.

Le patron d’Amazon sait bien qu’être aussi puissant attire souvent des ennuis auprès des politiques. L’histoire l’a démontré : quand une entreprise devient trop grande, les gouvernements souhaitent souvent la démanteler.

Et c’est la raison pour laquelle Amazon paie une armée de lobbyistes pour qu’ils fassent le siège des hommes politiques à Washington.

En plus de posséder le Washington Post, Jeff Bezos s’arrange pour arroser de manière équivalente les deux partis au pouvoir aux Etats-Unis.

C’est une manière de rester indépendant et de ne pas donner l’impression qu’il favorise un camp contre un autre. Mais en réalité, comme le fait remarquer Le Nouvel Economiste, Amazon est tout sauf neutre politiquement, et d’ailleurs, comment peut-on l’être, quand on a déjà un pied dans les données informatiques, le commerce, l’alimentation, sans doute demain la santé et après-demain l’espace?

Est-ce que, quand on contrôle tout ça, on ne possède pas déjà la vie des Américains ? Je vous laisse le choix de la réponse.

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