Selon Le Journal du Dimanche, Airbnb s’apprêterait à devenir agent de voyage, en proposant des séjours « tout compris » : hébergement ET transport, bref, des « forfaits » au regard de la législation européenne, désormais.
L’idée n’est pas nouvelle : fin 2016 déjà, Airbnb lançait ses « expériences », des activités proposées par les hôtes ou des « experts locaux ». On en dénombre aujourd’hui plus de 8.000 dans 60 destinations, dont un millier en France, regroupées au sein de plusieurs grandes familles : gastronomie, art, sport, histoire, nature, etc. Il s’agit d’expériences de courte durée, à vivre sur place, à l’occasion d’un séjour : rien à voir, donc, avec le voyage expérientiel où l’expérience est le but, la raison même du voyage.
Pour Emmanuel Marill, directeur général d’Airbnb pour la France et la Belgique, cette diversification est « un passage obligatoire et un acte fondateur de l’histoire de l’entreprise ». Peut-être. Mais l’ambition de devenir le « Netflix du voyage », comme il dit, cache aussi un besoin de respectabilité. Car la plateforme d’hébergement est confrontée aux législations de plus en plus contraignantes qu’imposent les villes.
Avec des voyages d’affaires avec Airbnb for Work, des prestations de qualité supérieure avec Airbnb Plus, des guides de voyages et de nouveaux partenariats aux USA — comme avec Resy (réservation de restaurants) et Detour (audioguides GPS) — Airbnb entend se positionner comme un acteur du tourisme comme les autres. Mais toujours en contournant les circuits « classiques » de commercialisation. Et, accessoirement, la législation fiscale.
Pour ceux qui croiraient encore qu’Airbnb est un gentil site collaboratif…