Un nouveau mouvement social est-il déjà en gestation chez les syndicats d’Air France? Les conditions de la nomination de Benjamin Smith, nouveau PDG du groupe et sa rémunération seraient les principaux motifs de colère.
« On va se poser la question de savoir si on relance la grève ou pas. Il y a de fortes probabilités que ce soit le cas », a expliqué ce lundi Vincent Salles, délégué CGT de la compagnie, ce lundi sur France Info. Lequel déplore une désignation «en catimini» de l’ancien n°2 d’Air Canada, un homme au « profil anglo-saxon, connu pour avoir fait des accords sociaux au rabais ».
Il ajoute que les salariés n’acceptent pas «une augmentation de sa rémunération à hauteur de 358%… Ils sont remontés, en colère et en ont assez qu’on les prenne pour des idiots», alors qu’ils ont récemment mené une grève pour réclamer des augmentations de salaires sans en obtenir.
De son côté, l’Intersyndicale Air France, qui s’est également réunie ce lundi, a déclaré qu’elle « reste mobilisée pour la défense de notre revendication ». Elle demande un rattrapage immédiat de 5,1% des salaires. Toutefois, la déclaration ne fait pas mention d’un appel à la grève mais précise qu’une « déclaration sera lue au CCE (Comité Central d’Entreprise) jeudi 30 août ». Pour rappel, les quinze jours de grève qui se sont étalés entre février et juin ont coûté 335 M€ à la compagnie.
Le successeur de Jean-Marc Jainaillac, qui prendra les commandes de AF-KLM fin septembre prochain, n’arrive pas dans le meilleur des contextes, pour ne pas dire une zone de turbulences… Peu expérimenté en matière de conflits sociaux, il a néanmoins su signer des accords longue durée avec deux syndicats canadiens. Souhaitons lui la même réussite dans le groupe franco-néerlandais…