Les clignotants sont tous au vert chez Air France-KLM. Le groupe franco-néerlandais a notamment dégagé un résultat net de 728 millions d’euros au cours de son dernier exercice annuel, après deux années de pertes énormes (7,1 milliards en 2020 et 3,3 milliards en 2021). Et il a fait bien mieux qu’en 2019 (290 millions de résultat net).
Son chiffre d’affaires 2022 s’est élevé à 26,4 milliards d’euros, lui-aussi en forte hausse, de 84,4% par rapport à l’année précédente, se rapprochant de celui de 2019. “Malgré les effets du variant Omicron, de la guerre en Ukraine, la situation inflationniste et les difficultés opérationnelles dans les principaux aéroports l’été dernier, le Groupe et ses compagnies ont réussi à tirer parti de la forte demande de voyage”, se félicite Ben Smith, son directeur général.
Les tarifs aériens ont globalement augmenté, de même que le remplissage des avions, ce qui explique en partie les bons résultats bien que le groupe ait transporté 83 millions de personnes l’année dernière, soit 21 millions de moins qu’en 2019. Le nombre de collaborateurs a également fortement diminué : comparé à décembre 2019, le nombre d’Equivalents Temps Plein a diminué de 16% au sein d’Air France (hors Transavia France, la compagnie low-cost étant en forte croissance) et de 9% au sein de KLM, soit environ 10 000 ETP en moins. Le groupe a également réduit la taille de sa flotte (d’une quinzaine d’appareils) tout en la modernisant avec des avions de nouvelle génération.
“Nous voulons sortir de cette crise (du Covid, ndr) plus forts, plus efficaces, et en leader de l’aviation durable. Les investissements engagés dans le renouvellement de notre flotte et dans le domaine des Carburants d’Aviation Durables (SAF) illustrent notre détermination à jouer un rôle central dans la décarbonation non seulement de nos propres opérations mais du secteur tout entier” précise le patron canadien du groupe franco-néerlandais.
Côté financier, la dette nette a été réduite de 8,2 milliards à 6,3 milliards d’euros en un an. Au total, à fin décembre 2022, Air France-KLM a remboursé 4,9 milliards d’euros de soutien en liquidités, rééquilibrant ainsi le profil de la dette. Remboursements de prêts et restauration de son bilan au moyen d’initiatives non dilutives vont se poursuivre cette année. Air France-KLM a notamment l’intention, en avril prochain, de sortir intégralement de l’aide à la recapitalisation de 1,2 milliard d’euros accordée par l’Etat français.
Cela le libèrera des contraintes associées fixées par la Commission européenne, soit l’interdiction de verser des dividendes et la modération des rémunérations des dirigeants. Sans oublier bien sûr la possibilité d’acheter plus de 10% d’une autre compagnie aérienne dès que le groupe franco-néeerlandais aura remboursé plus de 75% de toutes ses aides d’Etat obtenues pendant la pandémie. Si le sort de l’italienne ITA semble scellé, désormais au profit du Lufthansa Group, d’autres compagnies – telles Tap Air Portugal en voie de privatisation et SAS – cherchent aujourd’hui à s’adosser à de grands groupes aériens. Et Air France-KLM entend bien en profiter, s’inscrivant dans un probable nouveau mouvement de concentration dans le secteur du transport aérien en Europe.
