Tous les témoignages recueillis, aux meilleures sources, confirment que « oui » , toujours vers Hong Kong et d’autres villes chinoises « secondaires », au plus tard pour la saison d’été 2019
Le moins que l’on puisse écrire est que la néo compagnie sino-belge Air Belgium (49,9% du capital social est détenu par un actionnariat chinois diversifié), qui dispose également d’une filiale à Hong Kong, connaît quelques ratés à l’allumage.
Ses opérations, à raison de deux rotations par semaine sur Hong Kong, ont démarré début juin dernier et… s’arrêteront , temporairement, début du mois prochain.
Actionnaire défaillant
Pour justifier cet arrêt, la direction d’Air Belgium met en cause un des actionnaires chinois de la compagnie qui devait, contractuellement, assurer le remplissage des avions en classe « éco » au départ de l’ancienne colonie britannique vers l’Europe.
Cet engagement n’est pas respecté et provoque donc de lourdes pertes pour la compagnie, pertes estimées à près de 1 M€ par mois !
Face à cette véritable hémorragie financière, des actionnaires asiatiques d’Air Belgium ont exigé du management, qui n’a pu qu’obtempérer, qu’il mette un terme à la liaison bi-hebdomadaire de Charleroi sur Hong Kong.
Un actionnaire chinois de substitution, très bien doté dit-on, aurait été approché avec succès.
Compagnies tiers
Les quatre avions Airbus A340-300 (303 places) pris en leasing par Air Belgium seront ces mois d’hiver affectés –en réalité, ils le sont en partie depuis juin dernier !- à des vols pour compte de compagnies tiers, en manque de capacité sur certaines destinations.
Des opérations, précise-t-on chez Air Belgium, beaucoup plus profitables que les vols sur la Chine.
De quoi occuper les équipages d’Air Belgium qui, à croire le management de la compagnie sino-belge, ne subiront aucun dommage avec l’arrêt des connexions sur Honk Kong.
Détournement ?
Que du contraire puisqu’Air Belgium poursuit ses campagnes d’engagement. Reste à vérifier, dans cette perspective d’utilisation des avions pour compte de tiers et donc hors Charleroi Airport, si les actionnaires publics associés à l’ »aventure » Air Belgium comme la Société Régionale d’Investissement de Wallonie (SRIW) à 12,5% ou la SFPI (participations ubliques du gouvernement fédéral) à même hauteur valident cette activité pour tiers nullement prévue à l’origine et donc peu profitables à la Wallonie !
Au passage, rappelons aussi ici les engagements initiaux en prêt, pour quatre millions chacun en vue d’alimenter le fonds de roulement de la nouvelle société basée à Mont-St-Guibert, de Belfius et de CBC, sans oublier l’engagement de 3 millions de la banque hennuyère CPH.
Preuve opérationnelle
Du côté de Charleroi Airport, on se veut très rassurant. « Nous avons engagé un programme d’investissement d’un peu moins de quatre millions EUR, aujourd’hui très partiellement réalisé, non pour Air Belgium mais pour accueillir, dans la perspective de l’allongement de piste annoncé pour le printemps 2021, des vols « long courrier » » explique, très sereinement, le CEO de Charleroi Airport Jean-Jacques Cloquet.
« Depuis ce 1er juin, nous avons fait la preuve sur le plan opérationnel, avec toutes nos équipes, que ce type de vol était déjà possible aujourd’hui de Charleroi….sans l’allongement de piste » poursuit-il.
Il nous est répété, une nouvelle fois, que des contacts avec d’autres compagnies « long courrier » étaient « bien avancés » mais dans la perspective ici de l’allongement de piste de 2021.
Gosselies serein
Au passage, Cloquet nous assure que l’arrêt momentané des opérations d’Air Belgium sur le tarmac deGosselies n’aura aucune conséquence sur le personnel de Charleroi Airport.
Pas de panique donc aux abords de la piste régionale, le management se disant persuadé qu’Air Belgium reviendra « en force et avec plusieurs autres destinations chinoises » au plus tard pour la saison d’été 2019.
Acceptons en l’augure…