Dans son édition de samedi, le quotidien La Dernière Heure présente, en pages 2 et 3, les avantages et inconvénients des deux modes de réservations de vacances. Il ne faut pas tout jeter de cet article, loin de là. Le journaliste T.VH fait une assez belle analyse, mais il faut tout lire et pas se fixer uniquement sur les tableaux récapitulatifs.
Pour bien mettre les idées en place, précisons tout d’abord deux choses que le lecteur lambda oublie souvent.
1° : une agence de voyages n’est pas qu’une agence de vacances. Si le consommateur a le temps d’organiser lui-même ses vacances, et en prend le risque, c’est moins évident pour le secteur du voyage d’affaires et pour le segment « groupes ».
2° Internet est un fabuleux outil, mais il ne présente aucune garantie d’objectivité. Aucun hôtel ne va avouer que sa situation n’est pas exceptionnelle ou que mes services offerts sont loin de faire l’unanimité ; aucun restaurant n’avouera la piètre qualité de ce qu’il sert.
Mais revenons à la petite enquête faite par le journaliste de la DH, qui a comparé 4 produits vendus par des TO avec ces mêmes produits réservés en direct sur la toile. Dans 3 cas sur 4, il y a une différence de prix importante en faveur d’internet. Mais le journaliste a, pour une fois, l’honnêteté de dire que toutes choses ne sont pas égales par ailleurs.
Il signale clairement que dans le prix « internet », ne sont pas compris les transferts, l’assurance annulation, les bagages, et peut-être surtout la protection en cas de faillite ! Pour ce dernier point, à quelque chose malheur est bon puisque la faillite de Thomas Cook a mis en lumière l’avantage d’avoir un Fonds de Garantie ou une assurance équivalente.
Le journaliste signale aussi d’autres avantages, comme par exemple, dans certains cas, la « modification gratuite jusqu’à quelques jours avant le départ ». Il souligne dans le cas d’un séjour à Lanzarote que les horaires des vols les moins chers, ceux de Vueling, font perdre une journée entière à l’aller, et obligent à un vol de nuit avec escale de 5 heures à Barcelone au retour : pas idéal, surtout avec des enfants.
C’est aussi une des rares fois, dans un quotidien de grande diffusion, que la parole est donnée à l’UPAV, en la personne de sa Secrétaire Générale. Anne-Sophie Sneyers explique très clairement la qualité de l’outil internet, mais aussi la valeur ajoutée de l’AGV.
Internet ne donne pas de conseil, d’avis comparatif personnel basé sur l’expérience de l’agent. Internet ne va pas rappeler les obligations légales en matière de passeport et visa, ni avouer que le départ envisagé se fait en pleine période de mousson, par exemple.
Internet n’interviendra pas en cas de problème, comme l’annulation fortuite d’un vol low-cost par exemple.
Sans même parler de ces villas louées à des prix sans concurrence mais que le propriétaire n’a jamais mises en location ; et le client-pigeon qui a tout payé à l’avance se trouve avec armes et bagages, loin de chez lui, devant un bien loué qui n’est pas disponible. Nous connaissons tous ces exemples, et c’est pourquoi l’AGV « physique », lui, est disponible quasi 24/24h.
Ce que nous retenons de ceci, c’est que pour une fois, un quotidien « grand public » consacre 2 pages à ce « match », et donne la parole aux représentants des agences, de façon correcte. Les choses bougent dans le bon sens, et avec bon sens.