De nombreuses villes africaines ont un potentiel touristique majeur. C’est particulièrement le cas pour celles classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, comme Saint-Louis, au Sénégal. Un climat superbe, des plages, des palmiers… Mais problème: ce ne sont pas des capitales, et à ce titre, elles manquent cruellement d’infrastructures. Pourtant, le continent s’impose de plus en plus comme une destination d’avenir.
Un patrimoine inexploité
L’exemple de Saint-Louis au Sénégal illustre bien cet état de fait répandu sur le continent africain. Il s’agit d’une ville chargée d’histoire, à la fois africaine et européenne, mais comme de nombreuses villes secondaires africaines, elle ne bénéficie pas des moyens accordés aux capitales et elle en pâtit, surtout au niveau de ses infrastructures.
Pourtant, le tourisme permet justement d’améliorer l’image des villes secondaires, souvent ignorées par les gouvernements. Le tourisme, en générant de l’emploi, permet aussi d’attirer des capitaux utiles pour le développement de ces villes.
Constat amer ?
Diane Audrey Ngako, fondatrice de la plateforme Visiter l’Afrique, commente: « Vu que sur notre continent on a pas la culture touristique, il est toujours difficile de mettre en avant une ville ou un village moins connu s’il n’y a pas un gros événement qui va attirer les gens pour venir le découvrir. Et c’est justement le rôle des États de se dire qu’on va essayer d’aller chercher les villes à fort potentiel ».
Si les villes secondaires doivent souvent faire face à ce manque de moyens, certains pays tentent aussi de les promouvoir. C’est notamment le cas en Afrique du Nord, où le Maroc a réussi à faire de Marrakech, quatrième ville du pays, le pôle le plus connu sur le plan international. Grâce au tourisme, la ville est devenue l’un des poumons économiques du Maroc. Ailleurs, sur le continent, la situation des villes secondaires évolue, mais lentement.
Destination d’avenir
Malgré tout, le continent a connu une forte hausse de ses visiteurs en 2016 et selon l’OMT, ils pourraient plus que doubler d’ici 2030.
Avec 57,7 millions de visiteurs en 2016, cela représentait à peine 5% du total de voyageurs dans le monde, mais leur nombre pourrait atteindre les 134 millions en 2030.
Le nombre d’arrivées a surtout bondi au Rwanda, en Afrique du Sud, au Kenya, en Tanzanie, à Madagascar et au Cap-Vert. Des fortes progressions qui s’expliquent, entre autres, par des procédures plus simples plus simples pour l’obtention de visas, mais aussi par une stratégie qui mise sur le tourisme haut de gamme et le tourisme d’affaires, et de meilleures connexions aériennes et maritimes.
Pour continuer sur cette lancée, les pays africains devront investir dans le développement d’infrastructures et de services de transports adéquats et fonctionnels, qui restent le talon d’Achille de la croissance du secteur du tourisme sur le continent, selon la Banque Africaine de Développement.