Pierre Fernémont, Commercial & Development Director de l’aéroport de Lille, souligne l’engagement des plateformes aéroportuaires pour que les vacances d’été soient une réussite, malgré le manque de personnel, la difficulté de recruter et… les oiseaux de mauvaise augure.
Dans son alarmiste sujet de ce 11 juin sur les aéroports, Rachel Crivellaro annonce qu’il n’y a pas « que les aéroports français » qui craignent l’arrivée de la saison d’été. C’est évidemment et une fois de plus, comme dans de nombreux sujets, très réducteur. Il n’ y a en effet pas en France que Roissy-Charles de Gaulle.
Certes, les contraintes qui s’annoncent dans les prochaines semaines invitent à la traditionnelle solidarité entre aéroports et surtout à la plus grande humilité. Les professionnels du secteur savent combien de conditions il faut réunir pour mettre un avion et ses passagers en vol, à l’heure, et en toute sécurité. Mais il y a en France, de nombreux aéroports qui se sont mobilisés depuis des mois pour anticiper la reprise, engager et former du personnel et accueillir leurs clients dans les meilleures conditions possibles.
C’est le cas de Lille comme de nombreuses autres plateformes « provinciales », je peux en témoigner. D’aucuns, on les connait, se réjouiront de toute perturbation du secteur aérien, c’est évidemment bien plus vendeur que les bouchons quotidiens sur le ring de Bruxelles… Mais agiter le spectre du chaos, c’est surtout instiller la peur et le stress auprès de milliers de gens qui attendent ces vacances de longue date et qui les méritent. Partout en Europe, aéroports et compagnies aériennes se concertent, se réunissent, dialoguent pour que cette période de vacances se déroule dans les meilleures conditions.
La dimension sociale est loin d’être oubliée ou négligée. Partout en Europe, des gens vont travailler pendant tout l’été pour permettre à d’autres de profiter de vacances. Certes, il faudra peut-être se présenter à l’aéroport un peu plus tôt que d’habitude et s’armer de patience, mais agiter le spectre du chaos en invitant implicitement les vacanciers à se tourner vers d’autres modes de transport, et/ ou de vacances ne changera rien à court terme.