Notre grand confrère L’Echo titre en première page de son numéro d’hier: «Comment débuter avec son entreprise dans le métaverse». Je me suis immédiatement demandé si cette interrogation serait applicable aux agences de voyages ; mais il me fallait pour cela mieux comprendre comment le Métaverse pouvait s’appliquer au commerce de détail.
Explication que l’Echo fournit avec un exemple très simple : faire ses courses en réalité virtuelle, une expérience qui date déjà de quelques années, mais qui -si j’ai bien compris- donne une idée de la façon dont le Métavers pourrait s’inviter dans notre quotidien.
Voici l’exemple en question: «Équipé de votre casque VR, vos gants et votre liste de courses, vous parcourez les rayons d’un supermarché virtuel vide de ses clients et remplissez votre caddy. Après avoir payé à la caisse, votre chariot quitte le magasin virtuel pour se retrouver physiquement le lendemain livré chez vous. L’expérience était aussi bluffante qu’effrayante et montre ce que l’on était capable de créer il y a presque cinq ans. Le futur de l’achat en ligne pourrait ressembler à ça.»
Essayons maintenant d’extrapoler tout ça dans le monde de tourisme
Il est évident qu’on pourrait imaginer un voyage virtuel dans toutes les destinations du monde (pour autant que quelqu’un ait été la filmer). Ensuite, le client ferait son choix, réserverait et paierait les moyens de transport, hôtels et tous services annexes sur une plateforme, un peu comme on le fait déjà maintenant, et les documents de voyages seraient envoyés quasi instantanément sur le smartphone des clients.
Plusieurs questions se posent. Et en premier lieu (comme c’est déjà le cas) qu’advient-il du conseil de l’agent de voyages ? Cette relation privilégiée que vous connaissez tous, et qui vous fera réussir une vente parce que vous connaissez bien la destination, et les formalités, et le climat, et les assurances, et la qualité des prestataires, enfin tous ces renseignements que le client n’obtiendra plus qu’en étant proactif dans ces domaines précis sur la dite plateforme.
Et si la plateforme est établie à l’étranger, quid de la TVA ? Quid de la loi européenne la plus mal ficelée au monde, celle sur les ventes à forfait et/ou sur les prestations séparées ? Quid des éventuelles annulations et des remboursements ? Vers qui se retourner en cas de problème ?
Un spécialiste me répondra sans doute que, justement, la puissance du Métaverse sera telle que tout cela sera pris en compte. On demande à voir.