Le mot Carnaval évoque bien sûr la semaine de congé scolaire bienvenue en cette fin d’hiver quand la lumière se fait rare d’autant que la neige et son manteau blanc nous font défaut cette année. Le mot évoque bien sûr aussi les déguisements et les maquillages dont les enfants s’affublent volontiers à l’école ou en famille à l’occasion d’une fête urbaine.
Mais qui se souvient encore de l’origine de cette fête ?
Le Carnaval est d’abord un rituel qui jadis permettait à la population de vivre des réjouissances issues des anciennes fêtes d’hiver. Pour les Anciens, l’année débutait en mars, le mois du renouveau de la nature et du réveil de la terre.
Or avant toute nouvelle création, le monde devait retourner au chaos pour se ressourcer. C’est ainsi que durant le carnaval, un bouffon pouvait revêtir des ornements royaux ou un âne des vêtements épiscopaux. De plus durant les fêtes du Carnaval, toutes les individualités disparaissaient sous les marques et le maquillage permettant ainsi la confusion, symbole même du chaos. Rien n’a changé depuis !
De plus c’est une fête urbaine car les défilés ont lieu sur les places et dans les rues, les participants font du bruit, de la musique et manifestent en quelque sorte du désordre dans le lieu de l’ordre à savoir la ville. Ce n’est pas pour rien que certains défilés se moquent des hommes politiques…
La Mi-Carême est encore une belle occasion pour festoyer avec les Blancs Moussis de Stavelot qui sont présents depuis 1502 ! Comme le prince-abbé régnant interdisait la participation des religieux aux réjouissances populaires, la foule décida d’évoquer la présence des moines en s’affublant d’un costume blanc coiffé d’un capuchon et d’un masque avec un long nez. Plus de 500 ans plus tard, cette tradition est toujours respectée.
Généralement la fête s’achève le Mercredi des Cendres avec l’entrée du Carême, 40 jours qui se veulent maigres après une semaine de jours gras ! Aujourd’hui le jeûne n’est guère pratiqué sauf sans doute le Vendredi Saint. Il est vrai que nous sommes doués pour nous souvenir du meilleur (le carnaval) et oublier le pire (le jeûne du carême).