C’est à se demander si les représentants des Offices de tourisme étrangers à Bruxelles lisent parfois la presse professionnelle : c’est la troisième fois — et croyez bien que ce sera la dernière ! — que PagTour attire leur attention sur l’obsolescence de leur site.
Ainsi, sur les quelque 35 membres que compte l’ANTOR, leur association :
- TROIS représentants d’ONTs sont partis à la retraite : Chypre, Luxembourg, USA ;
- TROIS autres ont été remplacés, certains depuis longtemps : France (le poste a déjà été occupé par deux personnes depuis le départ de Pascal Saint-Père), Tunisie (deux remplacements) et Turquie ;
- Au moins DEUX ont quitté Bruxelles pour Amsterdam (Grèce et Croatie) ;
- Au moins TROIS autres ONTs changé de titulaire : Maroc, Portugal et Slovénie, le représentant de ce dernier pays, l’excellent Rok Klancnik, étant malheureusement décédé depuis plus de trois ans…
Sauf erreur ou omission, selon la formule consacrée. Et nous n’avons pas poussé jusqu’à vérifier les adresses postales, e-mails et numéros de téléphone. Quant à la composition du Comité, elle date toujours de 2013 !
A quoi servent-ils encore ?
On s’interrogeait l’autre jour sur le rôle que jouent encore les offices de tourisme en Belgique (ou en France). Mais la question vaut aussi pour les offices étrangers : à quoi servent-ils désormais ? Internet les a chassés des rez-de-chaussée à grande vitrine qu’ils occupaient encore il y a trente ans aux alentours de la gare Centrale… et des bureaux de la Sabena à Bruxelles, ou dans le quartier de l’Opéra à Paris.
Leur rôle se limite aujourd’hui à louer des mètres carrés hors de prix dans les différents salons organisés, en Belgique, à Bruxelles, Anvers, Liège et Charleroi. Certains — mais nous tairons les noms — ont déjà décidé de ne plus y participer l’année prochaine : le retour sur investissement est décidément trop nul.
Une image différente
Une étude, réalisée il y a quelques années en France par le cabinet Raffour, avait montré combien les Offices de tourisme avaient de leur propre pays une image à ce point éloignée de celle qu’en avaient leurs visiteurs. Comment pourrait-il en être autrement quand l’un ou l’autre d’entre eux — ici encore, nous tairons les noms — répond au téléphone en anglais, comme nous l’avons-nous-même vécu hier ? Ou quand ils sous-traitent leur communication à sens unique à l’un des innombrables bureaux qui ont éclos sur la place ces dernières années ?
Le syndrome du buffet
Ah oui ! Ils ont encore un rôle à jouer : entretenir les meilleures relations possibles avec la presse locale. A Bruxelles, ces bonnes intentions se traduisent, une fois l’an, par un « workshop », qui n’échappe pas à la loi du genre : aussitôt pris d’assaut par des pique-assiette avertis, qui n’ont que faire de la réunion — comme l’a si bien observé notre Samuel (http://pagtour.info/archives/7187) chez les agents de voyage — si ce n’est de tenter de se faire inviter le plus loin et le plus longtemps possible pour compte de leur improbable feuille de chou.
Pas les bonnes adresses
Là non plus, d’ailleurs, l’ANTOR ne dispose pas des bonnes adresses. Les blogueurs et bloggeuses ont fait leur apparition, ces dernières années, au détriment de journalistes professionnels, titulaires, eux, d’une « vraie » carte de presse et, surtout, dûment reconnus par les professionnels du tourisme.
Mais à quoi sert-il de les inviter une fois l’an autour d’un buffet si c’est pour se plaindre de n’avoir aucun budget à dépenser ? Eh bien, à leur permettre d’assister à la remise du prix qui récompense, non pas le meilleur auteur de l’année, mais le meilleur lécheur de bottes, dépourvu de tout sens critique, qui aura suffisamment flatté l’ego des membres du jury. Un prix que PagTour ne risque pas de se voir jamais décerné, et qu’il aurait d’ailleurs honte de recevoir.
Un « machin » inutile
Bien sûr, c’est leur association qui est en cause ici, et non les représentants des ONTs eux-mêmes — parmi lesquels il y a encore, et heureusement, d’excellents professionnels, et pas nécessairement ceux qui seront présents à la grand-messe annuelle de leur petit club. A laquelle PagTour (qui n’y est d’ailleurs pas invité) ne se rendra plus, aussi longtemps que ce machin sera aussi mal organisé et, pour tout dire, aussi inutile.