Présent pour la première fois au Salon de l’Agriculture (!) à Paris, avec un club d’hôtes agriculteurs, Airbnb veut que, dans dix ans, plus d’un milliard de personnes par an puissent « vivre des voyages magiques » … et devenir ainsi agent de voyages. A voir tous les bâtons qu’on lui met dans les roues, le pari est loin d’être gagné d’avance…

Désormais officiellement ouvert aux hôtels (PagTour du 12 février), Airbnb va ajouter quatre nouvelles catégories, dont les bed & breakfast et les boutiques hôtels (Voir les brèves). Mais pas question d’accueillir des hôtels de chaîne. Du moins pour l’instant…

Airbnb, agent de voyages…

Airbnb lancera d’abord, au printemps, une grande offensive en direction du secteur du luxe, qui combinera des logements d’exception avec des « expériences exclusives » et des services haut de gamme pour créer des séjours sur mesure. Pour qui en aurait jamais douté, Airbnb s’affirme donc de plus en plus comme une véritable agence de voyages en ligne.

C’est peut-être là que se situe son véritable avenir. Car peut-il vraiment compter sur les petits malins qui mettent leur résidence secondaire en location dans le seul but de se faire un peu (beaucoup) d’argent en noir, sans aucune garantie de qualité ? Au point qu’Airbnb doit organiser des contrôles de ses résidences, avec label spécial à la clé. Il aurait ainsi déjà contrôlé quelque 2.000 profils dans 13 villes différentes. Une paille, comparée aux 4,5 millions de logements dans 81.000 villes que propose la plateforme d’hébergement.

Jusqu’à 60 % de surtaxe

Airbnb se met aussi en règle, bon gré mal gré, avec les législations locales. Car les loueurs sont de plus en plus contrôlés et taxés.

A Paris, la maire, Anne Hidalgo, avait demandé dès 2015 au gouvernement la possibilité de surtaxer de 5 à 20 % la taxe d’habitation des « résidents intermittents » dans les quartiers en déficit de logements.

Des centaines de villes ont très rapidement appliqué cette mesure, les mairies ayant ensuite obtenu le droit de porter la surtaxe à 60 %. Bordeaux devrait rapidement suivre ce modèle, son maire, Alain Juppé, demandera au prochain conseil municipal d’augmenter de 20 % à 50 % la surtaxe d’habitation sur les résidences secondaires.

Moins cher qu’Airbnb !

©Accor Hotels

Accessoirement, cette taxe constitue une nouvelle recette fiscale pour les mairies. Selon France Inter, elle pourrait rapporter 43 M€ à Paris et 150 M€ pour le pays tout entier.

Mais elle a aussi un effet sur le secteur hôtelier. Ainsi, à Amsterdam, l’hôtellerie traditionnelle résiste à Airbnb grâce aux restrictions imposées par la mairie aux loueurs de meublés. La capitale néerlandaise est ainsi la seule où dormir à l’hôtel est moins cher que la location d’un meublé.

En moyenne, l’hébergement hôtelier coûte 142 €, contre 145 € via Airbnb, dont les prix des locations s’avèrent parmi les plus onéreux en Europe, en deuxième position derrière Londres, avec 167 € par nuit…

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