Les lieux abandonnés dégagent une atmosphère aussi étrange que fascinante. Ce sont des vestiges d’une époque révolue qui n’ont plus aucune utilité dans le monde moderne. Néanmoins, ils ont survécu, à la fois vides et partie intégrante de notre paysage urbain.
Comme beaucoup d’autres pays au passé riche, l’Écosse regorge d’endroits oubliés au fil des siècles. Des châteaux médiévaux en ruines aux villages fantômes en passant par des hôpitaux de l’ère victorienne, des gares abandonnées et des bases militaires oubliées, il n’est pas surprenant que ces lieux aient constitué le terreau idéal des nombreuses légendes et superstitions qui circulent à leur sujet.
Quand la nuit tombe et que les ombres s’agrandissent à l’approche d’Halloween, nous vous proposons de découvrir 7 lieux abandonnés aux quatre coins de l’Écosse.
1. L’hôpital Gartloch (Glasgow)
Peu d’endroits sont aussi inquiétants que les asiles et autres établissements psychiatriques abandonnés. Cela dit, la silhouette du Gartloch Hospital de Glasgow est particulièrement intimidant. Inauguré en 1896 sur ordre du « conseil régional de la ville de Glasgow à la démence » (City of Glasgow District Lunacy Board), l’hôpital s’est constamment agrandi pendant ses premières années.
En 1904, 830 lits étaient à la disposition des patients de l’établissement psychiatrique, dont une aile faisait office de sanatorium et pouvait accueillir jusqu’à 50 patients atteints de tuberculose. L’hôpital opéra jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et ferma définitivement ses portes en 1996. Par la suite, une grande partie du site fut réaménagée afin de former le Gartloch Village. Cela dit, la coquille vide de l’ancien hôpital victorien est toujours debout, surplombant les alentours d’un air menaçant.
2. Le séminaire Saint-Pierre (Cardross)
Le séminaire Saint-Pierre (St. Peter’s Seminary) ferma ses portes après seulement 14 ans d’activité. Cet établissement offrait autrefois aux jeunes hommes qui s’y rendaient une atmosphère paisible de réflexion afin de les préparer au mieux à la vie de prêtre. Construit en 1966 et abandonné en 1980, ce séminaire a laissé derrière lui une atmosphère plutôt lugubre.
Bien que certains voient en lui l’un des plus beaux chefs-d’œuvre d’architecture du XXe siècle, ce bâtiment se détériore toujours peu à peu. Il fut érigé sur les vestiges d’une bâtisse du XIXe siècle au cœur d’une forêt, et avait pour objectif de se fondre dans son décor naturel. Et quand on regarde son état actuel, on peut dire que cet objectif est atteint : un ruisseau traverse plusieurs de ses pièces et la forêt y reprend progressivement ses droits.
3. Le village (Saint-Kilda)
À l’échelle écossaise, peu d’endroits sont aussi isolés et inspirants que le village abandonné d’Hirta, la plus grande île de l’archipel de Saint-Kilda. Niché dans l’ombre protectrice de la Village Bay, les ruines de pierre du village ont traversé les époques, notamment sa série de maisonnettes construites au XIXe siècle afin de venir en aide aux habitants de l’île. En effet, la vie était plutôt rude sur cet archipel balayé par le vent aux confins des îles britanniques. Par ailleurs, l’archipel fut atteint par plusieurs épidémies de variole, des exils de masse ainsi qu’une météo impitoyable.
Lorsque plusieurs résidents de l’île succombèrent à la grippe au cours de l’hiver 1929, qui fut particulièrement rude, les derniers 36 habitants signèrent une pétition demandant au gouvernement écossais de les relocaliser sur le continent britannique. Les cottages de pierre furent donc laissés à la merci des éléments lorsque ses derniers résidents quittèrent l’île l’année suivante. Néanmoins, jusqu’à ce jour, plusieurs employés du National Trust écossais ainsi que de du ministère britannique de la défense maintiennent une présence sur l’archipel.
4. Le nouveau château de Slains (Aberdeenshire)
Les ruines délabrées du nouveau château de Slains offrent un contraste saisissant avec le littoral venteux de l’Aberdeenshire. Son plafond s’est effondré il y a bien longtemps ; depuis lord, un épais tapis de verdure recouvre le sol du château. Seuls les murs intérieurs permettent de se rendre compte de la structure de l’édifice à son apogée. Il fut bâti à la fin du XVIe siècle par Francis Hay, 9e comte d’Erroll, afin de remplacer le « vieux » château de Slains qui avait été détruit sur les ordres du roi James VI à la suite d’une révolte religieuse. Près de trois siècles plus tard, le plus célèbre des visiteurs du château y posa le pied pour la première fois.
Bram Stoker aurait été invité au nouveau château de Slains par le 18e comte d’Erroll. Il arpenta ses couloirs lorsqu’il se rendit à Cruden Bay en 1894. Le château fut très probablement la principale source d’inspiration de son roman gothique Dracula, qui parut trois années plus tard. Le château fut abandonné au début du XXe siècle, lorsque le 20e comte, endetté, fut contraint de vendre le château, qui fut rapidement vidé et laissé à l’abandon.
5. La gare du jardin botanique de Glasgow
Le jardin botanique de Glasgow, qui remonte au XIXe siècle, est une destination prisée des touristes. Cela dit, très peu d’entre eux savent qu’il se trouve juste à côté de l’un des lieux abandonnés emblématiques de la première ville d’Écosse : une gare ferroviaire souterraine datant de l’époque victorienne, tombée en désuétude il y a plusieurs décennies. Inaugurée par le Glasgow Central Railway en 1896, la gare du jardin botanique a interrompu ses activités à deux reprises au fil des années ; une première fois pendant la Première Guerre mondiale en raison de contraintes budgétaires, et la seconde fois de façon définitive au début de la Seconde Guerre mondiale.
Pendant les 25 premières années qui suivirent sa fermeture, cette gare souterraine devint une gare fantôme, et les trains y passaient sans s’y arrêter. L’un des bâtiments qui se trouvaient juste au-dessus de la gare fut démoli dans les années 1970 à la suite d’un incendie. Depuis lors, la gare est délabrée et recouverte de graffitis. Cela dit, elle est encore clairement visible à travers les soupiraux situés près de l’entrée du jardin botanique. La nature y reprend progressivement ses droits, ce qui offre un contraste saisissant en comparaison avec les plateformes autrefois bien entretenues qu’arpentaient ses milliers de navetteurs il y a un siècle.
6. Le parc d’attraction du château de Loudoun (Ayrshire)
Construit au XIIe siècle, le château de Loudoun fut jadis la demeure des arrière-grands-parents de William Wallace. Le château actuel, ou du moins ce qu’il en reste, est le résultat de rénovations successives entreprises au début du XIXe siècle par la comtesse de Loudoun, qui s’occupa des 90 pièces du château, notamment sa bibliothèque abritant près de 10 000 ouvrages, qui lui valu le titre officieux de « Windsor écossais ».
Cette demeure historique fut presqu’entièrement ravagée par les flammes en 1941. Il fallut ensuite attendre plus d’un demi-siècle pour qu’en 1995, les ruines du château soient sorties de l’oubli et reconverties en parc d’attraction avec trois montagnes russes et une multitude d’autres infrastructures. La plupart d’entre elles furent relocalisées dans d’autres parcs après la fermeture du château de Loudoun en 2010. Les vestiges de l’édifice apportent une touche d’excentricité à la longue liste des demeures historiques d’Écosse.
7. Les pistes RAF de Fearn (Dornoch Firth)
Situées sur la rive sud du Dornoch Firth, les pistes abandonnées de la base aérienne de la Royal Air Force britannique à Fearn sont clairement visibles depuis le ciel. Il s’agissait autrefois d’une base de lancement de satellites pour la base RAF voisine de Tain, qui se trouve à quelques kilomètres au nord-est. Aujourd’hui, cette base militaire remontant à la Seconde Guerre mondiale surplombe les pâturages alentour, notamment sa tour de contrôle (récemment reconvertie en habitation) ainsi qu’une série de bâtiments d’époque délabrés.
La base de Fearn fut rebaptisée HMS Owl après que la marine britannique (Royal Navy) en saisit le commandement en 1942 : à partir de cette date, la base servit de camp d’entraînement de torpilleurs et accueillait plusieurs milliers de soldats. Aujourd’hui, elle ressemble à l’une des nombreuses bases aériennes militaires abandonnées d’Écosse : un terrain vague parsemé de quelques bâtiments recouverts de mauvaises herbes, témoins des années troublées de la Seconde Guerre mondiale.
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