C’est à un voyage de presse original que la Convention Alpine (voir ci-dessous) nous a invités. 8 jours de découverte des Alpes, de Vienne à Monaco, en passant par le Sud-Tyrol, Turin et Annecy, et ce uniquement en transports en commun : train, tram, bus, bateau, vélo, téléphérique. (Pour l’anecdote : plus de 10 trains, du tortillard touristique au TGV, et autant de bus locaux !)
Le fil conducteur: la question cruciale de l’eau, de sa bonne utilisation et de sa préservation dans ces divers aspects à travers quatre pays alpins.
Le massif alpin est constitué de granit, de glace et de calcaire, mais demeure fragile. Et la préservation de cet ensemble montagneux, très fréquenté toute l’année, doit être préservé, aussi bien pour ses habitants que pour les touristes.
Quelques exemples parmi la vingtaine d’actions présentées…
L’eau qui jaillit des robinets à Vienne, peu de Viennois le savent, provient des ruisseaux alpins alentour, il faut donc agir à la source (c’est le cas de le dire) et protégeant et filtrant intelligemment. La municipalité s’en charge en y mettant le personnel, la technologie et le prix.
Dans les stations de ski :
La surutilisation des canons à neige pose problème, même si à Schladming (Autriche) on prouve qu’on peut ne projeter que de l’eau, sans additif comme c’est trop souvent le cas. La commune a aussi investi dans une politique stricte pour le traitement des eaux usées (en saison, la population passe de 3.000 à 300.000 personnes !).
Sur les auteurs de Merano/Meran
(Double nom, région du Sud-Tyrol bilingue oblige…) un système ancestral de petits canaux d’irrigation est préservé pour garantir une bonne gestion des plantations d’arbres fruitiers et de vignes en économisant et respectant l’eau.
Et en France ?
Au lac de Serre-Ponçon les municipalités et la région se battent pour préserver la cohabitation des activités nautiques et hydroélectriques. Un plan de développement durable a été établi pour concilier économie, tourisme et développement durable.
A Annecy, la municipalité a créé un système de pompage de l’eau du lac (en profondeur et en zone protégée) pour procurer de l’eau potable en suffisance (plus de 200.000 habitants concernés !) et pour filtrer les eaux usées, tout en créant sa propre énergie.
Dernier exemple : à Monaco, un système astucieux et écologique permet, grâce à l’eau de mer et l’eau de ruissellement des montagnes, de chauffer ou de climatiser le bâtiment du Centre de congrès Grimaldi et de le fournir en eau chaude et froide.
Bref, ils sont nombreux à veiller à sauver les Alpes face aux nombreuses pressions qui les menacent. La Convention veille !
La Convention Alpine
Il s’agit d’un très important traité international pour le développement durable et la protection des Alpes ratifié par les pays alpins (Allemagne, Autriche, France, Italie, Liechtenstein, Monaco, Slovénie et Suisse) ainsi que l’Union européenne. Il est à noter que seul le Liechtenstein est intégralement inclus dans le territoire alpin concerné.
Une convention-cadre définit les principes fondamentaux de toutes les activités de la Convention alpine et contient les mesures générales pour le développement durable de la région alpine. Elle est entrée en vigueur en mars 1995.
Son Secrétaire général, Markus Reiterer, aime rappeler que « Cette convention est le premier traité international sur la protection et le développement durable de la totalité d’une chaîne de montagnes ».
Christian Vanderwinnen
Pour en savoir plus :
http://www.alpconv.org/fr/organization/default.html