Vaccin, peur du gendarme et baratin

Dur, dur, le métier de chroniqueur économique en ces temps de pandémie. Il faut analyser sans concession l’actualité, prendre du recul pour éviter de tomber dans des propos de comptoirs de gare, garder le moral lorsque les autres le perdent et cerise sur le gâteau, il faut idéalement susciter matière à réflexion alors que l’ambiance est parfois à la déprime.

Justement, la déprime des indépendants et des commerçants est légitime. Toutes les associations patronales qui les représentent sont vent debout contre ce 3ème confinement qui sonne comme un drôle d’anniversaire du premier confinement. Sur le plan économique, c’est bien entendu un boulet de plus aux pieds de nos entrepreneurs.

Un parti comme le MR l’a compris et multiplie les déclarations en faveur de ces indépendants et de ces commerçants, supposés voter en masse pour le parti libéral. Mais au-delà de la gesticulation et du « retenez moi ou je fais un malheur », la Vivaldi n’a pas volé en éclat et l’opposition du MR reste donc verbale, ce qui est le signe de l’impuissance…

Pendant ce temps-là, l’Union wallonne des entreprises se montre inquiète de cette nouvelle règle qui vise à imposer aux entreprises de tenir un registre de présence si le télétravail n’est pas possible, ce qui fait augmenter la charge de travail de ces entreprises qui n’en peuvent déjà plus. Et surtout selon l’Union wallonne des entreprises, c’est une drôle de manière de renverser la charge de la preuve.

Là encore, l’UWE a beau jeu de rappeler que les entreprises ne sont pas un foyer de contamination puisque, selon ses propres chiffres, 4% seulement des contaminations se font en entreprise. En réalité, l’Etat le sait aussi, mais en imposant ce registre avec des sanctions à la clé, le gouvernement joue sur un levier psychologique connu de l’administration fiscale : à savoir, la « peur du gendarme ». Or, chacun le sait et a pu l’expérimenter, la peur du gendarme ne fonctionne qu’avec les honnêtes citoyens. Les autres, les voleurs, les criminels, les fraudeurs se fichent comme d’une guigne des recommandations officielles sinon cela se saurait.

En tant que chroniqueur je me pose la question et je ne suis pas le seul : en moralisant sa politique sanitaire, notre gouvernement, qu’il soit fédéral ou régional, s’exonère de ses propres manquements. En pointant du doigt les restaurants hier et aujourd’hui toutes les entreprises avec ce registre de la méfiance, ce gouvernement oublie aussi ses erreurs dans la gestion de la crise avec les multiples injonctions contradictoires et le fiasco de la campagne de vaccination. Plutôt que de transformer l’administration en surveillant général d’un immense pensionnat pour enfants, j’ai envie d’utiliser la formule d’un éditorialiste du Figaro: « plus de vaccins, svp, et moins de baratin ! »

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