Une meilleure compréhension des virus exotiques grâce aux voyageurs belges

Des virus exotiques tels que le chikungunya et le Zika peuvent entraîner une fièvre et un malaise général, mais ils ont également des effets à long terme sur la santé.

Cependant, on sait encore peu de choses à propos de la propagation et du traitement de ces maladies qui touchent également les voyageurs se rendant sous les tropiques.

Dr. Ralph Huits de l’Institut de médecine tropicale (IMT) a mené des recherches sur le chikungunya et le Zika durant plusieurs années. Ces infections virales, transmises par les moustiques, menacent les voyageurs belges en particulier lors de séjours en Asie et en Amérique latine. Ses recherches auprès de ces voyageurs montrent, entre autres, que le virus Zika peut être détecté longtemps dans le sperme. Le vendredi 1er février Huits a reçu un doctorat de la KU Leuven pour ses recherches.

Les virus responsables du Zika et du chikungunya sont transmis par des moustiques du genre Aedes qui se propagent de plus en plus sur tous les continents et provoquent des épidémies majeures. Zika est venu à la une de l’actualité en 2016 à la suite de l’infection de millions de personnes en Amérique-latine et le risque de ses effets néfastes sur les fœtus .

« Le moustique Aedes est en pleine expansion et provoque des épidémies dans le monde entier, même dans le sud de l’Europe. Cependant, il existe encore de nombreuses lacunes dans les connaissances sur le comportement  de ces virus exotiques et les symptômes qui en découlent », déclare le Dr Ralph Huits.

Au cours de la grande épidémie de Zika de 2016 en Amérique-latine, il a été montré que le virus peut également être transmis par voie sexuelle, et plus particulièrement de l’homme à la femme. Huits et ses collègues ont essayé de trouver une réponse à la question de savoir combien de temps le virus persiste dans le sperme. Par le biais de méthodes diagnostiques moléculaires ils ont retrouvé des traces de virus dans le sperme de 60% des voyageurs belges atteints de Zika. Ils ont démontré qu’après les premiers symptômes, le virus y persistait en moyenne trois mois.

Plaintes de longue durée après le chikungunya

Dans la plupart des cas, les symptômes d’une infection à chikungunya, tels qu’un syndrome grippal, des éruptions cutanées, des douleurs articulaires et des yeux rouges, disparaissent au bout d’une semaine environ. Mais parfois les douleurs articulaires peuvent se manifester pendant une longue période  après le diagnostic.

A l’occasion d’une épidémie à Aruba, Huits a examiné rétrospectivement des échantillons de sang prélevés chez près de 500 patients. Chez un quart de ces patients, il a diagnostiqué des plaintes rhumatismales pendant plus d’un an après l’infection.

Lors de l’examen de ces échantillons, Huits est arrivé à une conclusion remarquable : « Si un patient avait toujours le virus présent dans le sang plus d’une semaine après l’infection, il était fort probable qu’il souffrirait encore de douleurs rhumatismales même un an plus tard. »

Le diagnostic de chikungunya a souvent été manqué pendant l’épidémie elle-même. Au cours de la recherche de Huits, une technologie moléculaire avancée était nécessaire dans près de 30% des cas pour arriver à un diagnostic. Souvent, cette technologie de pointe n’est pas disponible lors d’une épidémie sous les tropiques. Il existe donc un risque important de sous-estimation du nombre de cas infectés.

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