Tourisme durable : Pourquoi les professionnels du tourisme doivent agir ?

Il n’y a pas un jour où on ne parle pas d’une information sur le respect de l’environnement. Et les entreprises de tourisme sont particulièrement visées. Elles doivent également démontrer les efforts entrepris pour un meilleur environnement. Si le sur-tourisme est réel dans certaines villes ou monuments, il faut bien reconnaître que le « bashing » sur le tourisme est parfois irréaliste.

Qu’est-ce que le sur-tourisme ?

Le sur-tourisme n’est pas un problème nouveau. On a même repris, en 2012, un terme anglais qui semble plus expressif : «  l’ over-tourisme ». Il a commencé à faire les gros titres durant l’été 2017.

Ce n’est pas en raison de l’augmentation du nombre de touristes, qui n’avait pas été particulièrement spectaculaire. Ce phénomène a été produit par une soudaine réaction des habitants des endroits concernés.

Airbnb a d’ailleurs été utilisé comme un bouc émissaire car des milliers de lits ont été soudainement mis à disposition dans des villes et villages du monde entier, sans aucune sorte de planification.

Les chambres s’ouvrent dans des quartiers déjà saturés et, à mesure que le concept de partage de la maison devient de plus en plus commercialisé, la demande d’appartements signifie que les loyers sont augmentés et que les populations locales sont chassées.

Si Airbnb a été un détonateur, il est loin d’être le principal acteur.

Au contraire, il s’agit plutôt d’un symptôme de sur-tourisme que de l’une des causes principales. Les gouvernements locaux et nationaux et les offices de tourisme pensent depuis longtemps « que plus c’est mieux ».

Une année touristique «réussie» est généralement considérée comme une année au cours de laquelle le nombre de touristes a considérablement augmenté.

Peu importe que ces chiffres concernent les passagers de navires de croisière, de clients d’hôtel, de routards ou de visiteurs haut de gamme; le nombre est tout ce qui compte.

Les autorités locales n’ont pas voulu prendre de mesures afin de limiter le nombre de visiteurs de quelque manière que ce soit.

Un autre sujet sur l’over-tourisme est le transport low-cost

La disponibilité des vols bon marché ont particulièrement saturé l’Europe ces dernières années. Il est souvent moins cher de voyager en avion de Paris à Barcelone que de prendre un train de Paris à Nice.

Les compagnies aériennes, dites régulières, suivent sur le plan tarifaire en imposant comme les compagnies low-cost le bagage enregistré ou le siège. Mais il faut avouer que ce n’est pas en taxant le coût du kérosène que nous trouverons une solution.

Les nouveaux avions consomment nettement moins qu’auparavant. L’émergence de carburants moins polluants devrait réduire la pollution. Par ailleurs, si on reste encore sceptique sur un appareil volant à l’électricité, les ingénieurs trouveront la solution un de ces jours.

L’ over-tourisme » touche de célèbres lieux dans le monde

Certaines destinations font la une sur l’over-tourisme. On pense immédiatement à Venise ou Barcelone. On peut voir dans le monde des mesures pour limiter le trop plein de touristes.

Par exemple, la Chine a annoncé qu’elle limiterait les visites dans la section la plus populaire de la « Grande Muraille » afin de lutter contre la surpopulation touristique.

Pour cela, la vente de billets et de réservation en ligne sera lancée. Cette section de la Muraille a accueilli environ 10 millions de touristes l’année dernière, atteignant plus de 80 000 visiteurs par jour.

Un autre exemple est à signaler en Inde. Le célèbre Taj Mahal devrait imposer une limite de trois heures aux visites touristiques afin de lutter contre les problèmes de surpeuplement.

Le mausolée peut accueillir jusqu’à 50 000 touristes par jour et environ sept millions de personnes visitent le site chaque année.

Certaines villes, opérateurs, compagnies aériennes commencent à agir…

Désormais, beaucoup d’acteurs du tourisme agissent aussi bien pour l’environnement que pour l’aide aux populations locales. Certaines villes comme Barcelone, Venise ou Dubrovnik commencent à agir car les habitants (leurs électeurs) s’agitent.

Venise par exemple va faire payer aux touristes une taxe d’entrée. Mais dans le même temps traîne pour proposer une solution aux navires de croisières. On interdit certaines plages célèbres comme Maya Bay en Thaïlande.
Mais les autorités ont beaucoup de difficultés à agir car le tourisme est bon pour le commerce, pour les hôtels et bon pour le PIB.
Certaines entreprises veulent adopter une attitude responsable comme Air France, TUI et bien d’autres.

Air France a voulu marquer le coup

Air France a fait une annonce qu’on reprit tous les médias sur ses efforts environnementaux. La compagnie aérienne a annoncé aujourd’hui sa décision d’éliminer 1 300 tonnes de plastique à usage unique.

Elle a également promis d’éliminer 210 millions d’articles en plastique à usage unique d’ici fin 2019. Ils seront remplacés par des alternatives durables sur tous les vols. C’est bien. Mais si on réfléchit un peu, on voudrait savoir ce qui est fait pour remplacer le kérosène !
En attendant, les constructeurs produisent des avions de moins en moins gourmand.

TUI tente le tourisme durable depuis plusieurs années

En 2018, 9,2 millions clients TUI ont séjourné dans des hôtels dotés d’une certification de durabilité reconnue. Par rapport à l’année précédente, ce nombre a augmenté de 12 %.

Les hôtels certifiés émettent en moyenne 10 % moins de CO2 par jour que les installations classiques. Ils produisent 24 % moins de déchets, consomment 19 % moins d’eau douce et utilisent 23 % plus d’électricité verte. Au total, 81 % des hôtels et centres de villégiature TUI ont déjà passé une certification de durabilité en 2018. À la fin de 2018, le groupe TUI était parvenu à éviter l’utilisation de 140 millions de pièces de plastique jetable. Les hôtels ont pu se passer de 112 millions d’articles en plastique.

Les émissions des compagnies aériennes de TUI ont chuté

Selon TUI, les compagnies aériennes du groupe figurent déjà parmi les compagnies les plus éco-énergétiques. Cette affirmation vient d’une organisation allemande « atmosfair » qui contribue activement à la réduction des émissions de CO2 en promouvant, développant et finançant les énergies renouvelables dans plus de 15 pays du monde.

Cette organisation compare les 200 plus grandes compagnies aériennes du monde. TUI Airways (UK) a de nouveau pris la première place du classement, TUI fly (Allemagne) a obtenu la quatrième place.

En outre, TUI s’efforce en permanence d’améliorer encore l’empreinte environnementale du secteur des croisières, par exemple en investissant dans de nouveaux navires éco-énergétiques. Entre 2015 et 2018, les émissions de CO2 ont été réduites de 11,7 % par nuit/passager.

ATR : Agir pour un tourisme responsable

Depuis 2004, ATR rassemble les professionnels du voyage engagés dans un tourisme à visage humain. Les professionnels du tourisme, membres actifs de l’association, s’impliquent dans leurs actions ; ils affirment et mettent en œuvre les valeurs d’ATR en :
– encourageant le développement d’un tourisme qualitatif et responsable ;
– favorisant une répartition plus juste des retombées économiques entre tous les acteurs du voyage ;
– faisant respecter et valoriser le patrimoine culturel et naturel ;
– diffusant une information claire et sincère aux voyageurs recherchant authenticité, qualité et respect des personnes et des sites ;
– participant aux actions du collectif.

L’association ATR a développé un système d’évaluation externe de l’engagement des opérateurs de voyage souhaitant non seulement agir pour un tourisme responsable mais aussi faire la démonstration de leur engagement. Les opérateurs de voyage engagés sont donc invités à apporter la preuve des actions effectivement mises en place pour un tourisme responsable puis à faire contrôler ces preuves par un organisme de garantie compétent et indépendant.

Plusieurs entreprises ont adhéré à cette association dont bien sûr le groupe Voyageurs du Monde mais également de grands voyagistes comme TUI, Thomas Cook, Les Ateliers du voyage ou Nomade. On vous en dit un peu plus sur le groupe Salaün.

Salaün Holidays d’engage depuis longtemps dans le tourisme durable par des actions multiples

C’est donc tout naturellement qu’il a adhéré, dès 2016, à l’association ATR (Agir pour un tourisme responsable) qui regroupe de nombreux acteurs du tourisme soucieux d’améliorer l’impact de leur activité sur la planète et ses habitants.

Michel Salaün indique : « Pour faire
reconnaître notre engagement, et apporter la preuve que les beaux discours sont ancrés dans une réalité bien concrète, nous nous sommes lancés parallèlement dans la préparation de la labellisation ATR en structurant notre démarche RSE et nos actions de tourisme responsable ».

Salaün Holidays agit dans 6 pays : soutien d’associations ou de projets à visée environnementale, réalisation de son bilan carbone, plantation d’arbres….

Les hôteliers traînent les pieds

Si les clients ne sont pas très nombreux à choisir absolument un eco-hôtel ; la plupart des hôteliers ne semblent pas être très en pointe sur la question environnementale. C’est d’ailleurs très énervant d’entrer dans une salle de bain, où systématiquement, on vous propose de garder votre serviette de bain pour contribuer à l’environnement. Une majorité d’hôtels applique cette formule que pour économiser le lavage et le changement de serviette.

Pourquoi ne pas sensibiliser le client en lui offrant un avantage chaque fois qu’il gardera sa serviette de bain ? On y croirait un peu plus. En
attendant, certains groupes font sérieusement le travail. C’est le cas de « Nordic Choice Hotels »

Des mesures concrètes dans ce groupe hôtelier scandinave

Nordic Choice Hotels, l’un des plus grands groupes hôteliers de Scandinavie (comprenant des chaînes telles que Clarion Hotel , Comfort Hotel et Quality Hotel), reconnaît qu’en faisant partie de la société, ils contribuent par défaut à alourdir l’environnement. Mais au lieu de simplement réfléchir à cette question, ils en ont pris la responsabilité et ont décidé de faire partie de la solution, en fixant des normes élevées pour tous leurs hôtels et partenaires.

La promesse contribue non seulement à la réduction de l’impact environnemental de chaque propriété grâce à des mesures durables, mais elle encourage également l’engagement positif du personnel et rend les invités heureux.

Par exemple, la certification ISO 14001 de tous les hôtels de la chaîne s’engage dans l’amélioration du traitement des déchets, la consommation d’énergie et l’utilisation de l’eau.
L’objectif inclut les options alimentaires durables (telles que les politiques sur les espèces inscrites sur la liste rouge, l’écologie, l’huile de palme durable et le gaspillage alimentaire), ainsi que le commerce éthique et les initiatives locales dans chaque hôtel.

Serge Fabre

 

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