Reality-check, sans optimisme de façade

 Un résumé de la situation...

Nous avons discuté avec différents interlocuteurs de l’industrie voyagiste belge et, soyons honnête, le moral est loin d’être au beau fixe.

Les grands et moins grands TOs se réorganisent au mieux pour motiver les vacanciers à se décider à partir dans les meilleures conditions et avec protection de rapatriement au cas où…, et autres garanties de changements sans frais etc.. Mais il semble que cela reste insuffisant, et donc les ventes stagnent et les annulations se poursuivent. Obligeant les AGV à fournir des services clients supplémentaires sans rémunérations.

TUI, par ex, s’est fendu d’une communication vers sa clientèle qui se veut rassurante, mais qui prouve un malaise persistant. De plus, elle invite les clients potentiels à visiter leur site Web… (normal…) et d’aller dans les TUI Travel shop ou leurs agences de voyages. Pour faire exemple de SOLIDARITÉ, il aurait été préférable de mentionner purement et uniquement, les agences de voyages dans leur ensemble.

Dommage

L’on peut préciser, sans défaitisme aucun, que les grands TOs de hier ont des pieds d’argile, et que les moyens et petits TOs risquent de s’en sortir mieux, après la crise. Les croisiéristes, eux, se sont réinventés. Certains avec des programmes 2020 réadaptés sur la France par exemple, les croisières fluviales également. Certaines se focalisent et promotionnent 2021, avec avantages divers à la clé.

Les compagnies d’aviation se doivent d’attendre les évolutions covid par pays avant de retrouver leurs opérations normales. En attendant nous avons tous déjà constatés la disparition de certains acteurs, et les dangers qui guettent certains autres. La disparité d’application des conditions covid par compagnie aérienne a également perturbé le relationnel avec les AGV et autres.

Les autocaristes ne sont pas en reste. Voyages Leonard, par exemple, se différencie en offrant des programmes de cyclo-tourisme en Italie à des prix très compétitifs. Pour rappel, Eurolines a mis la clé sous le paillasson.

Mais il est primordial de garder le contact clientèle et l’information principale passe par les boîtes mails et réseaux sociaux. Au niveau des contacts professionnels via les divers salons planifiés, annulés ou reportés, les retours ne sont guère réjouissants.

Le dernier en date, le RDA Group Travel Expo qui a eu lieu à Cologne les 4 et 5 août dernier, a démontré la morosité où plutôt la sinistralité de notre secteur. Uniquement dédié aux B2B. D’après l’évaluation d’un exposant un tiers de présences par rapport aux autres années. Visit Brussels était un des « ambassadeurs » belges présents.

Situation normale, puisque les budgets des parties habituellement intéressées ont été rabotés ou simplement gelés. Un autre exemple, Top Resa, poursuit ses analyses via des sondages auprès de sa database. L’incertitude règne toujours. Last but not least, l’UPAV vient de confirmer l’annulation de son Congrès 2020.

Et venons-en à la plus grande des menaces, dont les effets se feront sentir dans moins d’un an:

l’émission des fameux bons à valoir, pour un montant de près de 370 millions d’euros. Les clients les utiliseront ils ou exigeront-ils les remboursements ?

Pire qu’une Épée de Damoclès, un tsunami potentiellement mortel pour le secteur. Un véritable jeu de dominos en préparation. Si les pourvoyeurs de bons n’honorent pas leurs engagements de remboursements ou sont dans l’incapacité économique de le faire, certains trouveront plus confortables de faire aveu de faillite, et donc les assurances d’insolvabilité devront intervenir, mais seront-elles à même de le faire pour un tel montant ?

Rien n’est moins sûr d’après l’analyse de certains spécialistes, surtout après la lourde « digestion » ou indigestion du dossier Thomas Cook. Reste l’espoir d’une aide gouvernementale ? Peut-être, mais le gendarme européen veille….

Bref, une chose est certaine, le secteur devra revoir, dans son ensemble, ses conditions générales de ventes, pour se protéger des uns et des autres, mais surtout pour regagner la confiance du client consommateur. Ce dernier exigera, et exige déjà, une communication fiable, rapide, flexible et directe.

Je répète à l’envi, autour de moi, VOYAGEZ sans crainte, en respectant les procédures de protections de base. Je montre l’exemple en Europe, en attendant mieux, et surtout la régularité des vols. Mais les craintes, la peur, la méfiance ont la peau dure.

Faudra-t-il réinventer un autre style ou une autre forme de voyages ? Les voyages de masses tels que nous les avons connus, sont-ils révolus? Une limitation des Voyages va-t-elle être imposée ? Une nouvelle segmentation sociale du voyage va-t-elle voir le jour ?? Et bien d’autres questions apparaîtront dans un futur proche.

En attendant, c’est l’aspect économique et financier qui déterminera l’avenir immédiat.

Accrochons-nous.

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