Que se passe-t-il vraiment en Rep Dom?

Depuis le début de l’année, ce sont sept touristes américains qui sont décédés d’un mal non identifié, dont cinq en dix jours (entre le 25 mai et le 11 juin). TUI Belgique propose aux passagers inquiets de changer de destination ou d’hôtel sans frais. Mais qu’en est-il vraiment ?

Plusieurs médias grand public ont fait état récemment (avec parfois un brin de sensationnalisme) du décès de vacanciers américains en République dominicaine. Jusqu’à ce jour, PAX avait préféré ignorer ces malheureux incidents, mais compte tenu de leur impact potentiel auprès du public voyageur ainsi que sur l’image de la destination, nous nous sommes entretenus à ce sujet avec Cosette Garcia, directrice de l’Office de promotion touristique de la République dominicaine. (photo)

Avant toute chose, il convient de souligner que, même si des médias ont rapporté que les États-Unis ont décidé d’enquêter à la suite de ce qui semble être des cas d’intoxication, la section voyages internationaux du U.S. Department of State ne fait encore aucune mention de la situation.

Affaires mondiales Canada n’en parle pas non plus, jusqu’à ce jour. (ni même les affaires étrangères belges, françaises, suisses, anglaises et allemandes – ndlr). 

Par ailleurs, des médias ont indiqué que des agents des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) se seraient rendus à La Romana et que des enquêteurs de l’Organisation mondiale de la santé étaient également sur place. Toutefois, on ne trouve encore rien à propos des incidents le site des centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis ni sur celui de l’OMT.

Néanmoins, en Belgique, TUI veut se montrer rassurant envers les clients. « Aux passagers qui seraient vraiment inquiets, nous proposons un changement, que ce soit de destination ou d’hôtel, sans frais, chez TUI, pour les départs avant le 15 juillet », a expliqué Sarah Saucin, porte-parole de TUI

Malheureuses coïncidences

Du côté de l’Office de promotion touristique de la République dominicaine, on qualifie spontanément de « malheureux » les événements que se sont récemment déroulés dans la destination. Malgré tout le battage médiatique, la directrice affirme que son bureau reçoit peu de questions à propos des incidents.

« En ce moment, nous n’avons pas reçu beaucoup de questions du public. Cependant, nous essayons de tenir nos opérateurs et agents informés en tout temps, au cas où ils recevraient des questions des agents de voyages, pour qu’ils puissent répondre à leurs clients. » Selon Cosette Garcia, il importe de préciser qu’il s’agit d’événements distincts, sans liens les uns avec les autres.

« Ces malheureux épisodes sont complètement isolés. Ce sont tous des cas différents, dans des circonstances et des lieux différents. Tous sont des cas individuels avec situations spécifiques », affirme-t-elle.

Éviter de spéculer

La directrice souligne que des enquêtes sont en cours. En attendant leurs conclusions, il faut éviter de spéculer, dit-elle. « Nous avons demandé à la police nationale d’accélérer le processus d’enquête sur ces affaires. Nous ne pouvons commenter aucun détail concernant ce qui s’est passé dans l’un ou l’autre des cas, jusqu’à ce que nous recevions des rapports généraux des enquêtes ainsi qu’un rapport officiel de toxicologie de la part de l’institution officielle en République dominicaine. »

Selon Cosette Garcia, il serait même irresponsable de propager des informations ne provenant pas de rapports officiels. « Nous avons entendu dans de nombreux médias de nombreuses déclarations sur les raisons de ces cas. Nous saisissons cette occasion pour informer les lecteurs de PAX que ces déclarations qui mentionnent des éléments toxiques ne sont pas des informations officielles. »

Et en attendant ces informations officielles, qu’est-ce que devraient répondre les agents de voyages à leurs clients qui leur posent des questions à ce sujet ? « Nous prenons ces incidents très au sérieux, mais nous n’avons actuellement aucune raison de croire qu’il s’agit d’autre chose que des incidents malheureux et isolés », suggère Cosette Garcia.

Des chiffres qui parlent

Pour bien souligner que lesdits incidents sont exceptionnels, la directrice rappelle que la République dominicaine a été visitée par près de 30 millions de touristes au cours des cinq dernières années. Selon elle, les statistiques prouvent hors de tout doute que dans la très grande majorité des cas, ces voyages se sont déroulés en parfaite sécurité et sans aucun incident.

« En 2017, le taux d’incidents touristiques était de 1,6 pour 100 000 visiteurs. En 2018, ce taux est tombé à 1,4 pour 100 000 visiteurs. Cette année, la République dominicaine devrait accueillir 6,6 millions de visiteurs, mais on ne parle que de ces quatre incidents », déplore-t-elle.

La destination la plus sûre de la région

Néanmoins, la patronne du bureau de tourisme à Montréal ne redoute pas que ces histoires finissent par affecter la bonne image de sa destination.

« En tout état de cause, je crois qu’elles n’affectent pas l’activité touristique du pays, qui continue de recevoir des visiteurs du monde entier, ni son image de destination paisible, la plus sûre de la région. La République dominicaine demeurera la destination préférée des Américains, qui ont été 2,7 millions à la visiter l’an dernier, ainsi qu’une grande favorite des Canadiens, qui y ont envoyé plus de 900 000 visiteurs l’an dernier », conclut-elle.

Serge Abel Normandin

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.