Petite fille Uros à Puno au Pérou © Hervé Ducruet

Le tourisme est aujourd’hui l’un des secteurs les plus impactés, en proportion et en durée, par la crise sanitaire mondiale qui se répand depuis le début de l’année 2020. Cette situation vient accroître les nombreuses interrogations qui s’adressaient au secteur depuis déjà quelques années compte tenu des effets délétères, tant sur le plan humain qu’environnemental, que certains de ses comportements occasionnent dans de nombreux espaces de la planète.

Malgré un discours vers plus de durabilité dans les activités économiques et notamment celles du tourisme, peu de réalisations concrètes ont été mises en place.

Enfants dans les rues de Baracoa en Oriente à Cuba © Hervé Ducruet

Les nécessaires évolutions et réorientations des pratiques touristiques tardent à voir le jour dans un monde où le seul indicateur qui prévaut est celui de la productivité/rentabilité alors que les deux grands enjeux de notre monde du début du XXIème siècle sont d’une part, la réduction des inégalités et, d’autre part, la prise en compte des bouleversements climatiques en cours et à venir.

Dans une perspective post-crise, la mobilité est et restera une constante de l’Homme du XXIème siècle et le besoin de voyager, de découvrir, de rencontrer des lieux et acteurs de mondes différents,dont nous sommes submergés d’images et d’évocations, devrait perdurer sinon augmenter compte tenu de la croissance des classes moyennes des pays émergents, du vieillissement global de la population et des facilités accrues de connexion.

En complément de cette mobilité, l’aspiration à sortir des sentiers battus du tourisme industriel et de s’orienter vers un tourisme de rencontres, de partage d’expériences originales, de découvertes d’autres cultures est de plus en plus forte.

Femme tamoule et son enfant au Sri Lanka © Hervé Ducruet

Les tendances post-Covid, telles que différents sondages et analyses peuvent le laisser présager,s’orientent vers un tourisme moins concentré, plus sécurisé sanitairement, plus soucieux de solidarité entre populations hôtes et voyageurs, plus sobre en carbone et plus respectueux des équilibres naturels, marqué par un besoin renforcé de confiance dans les opérateurs.

Pour accompagner cette nécessaire mutation, nous, acteurs et partenaires du tourisme équitable et solidaire, demandons à ce que les pouvoirs publics, les professionnels, les institutions territoriales inscrivent le tourisme dans les objectifs suivants :

Scène de rue à Saint Louis du Sénégal © Hervé Ducruet

FAVORISER les échanges entre peuples et cultures, sources de compréhension mutuelle et facteur de paix.

PRÉSERVER les cultures, le patrimoine et les territoires de destination.

CONSTITUER un levier de développement et de mieux-être tant pour les populations hôtes que les voyageurs.

Pour atteindre ces objectifs et entraîner un impact positif, nous appelons chaque professionnel et acteur du tourisme à :

APPLIQUER les principes du commerce équitable dans la production comme dans la vente de produits touristiques (transparence, rémunération concertée, prix juste…).

REVENDIQUER une gestion guidée par les principes de l’économie sociale et solidaire(gestion démocratique, lucrativité limitée,responsabilité sociale).

MESURER l’impact environnemental des acti-vités et tendre vers la neutralité carbone de leur activité.

IRRIGUER les territoires le plus largement possible pour éviter les pressions liées aux flux de voyageurs et permettre une meilleure répartition et un juste partage des retombées économiques.

LIMITER la dépendance des territoires et des populations au tourisme en favorisant le maintien d’autres activités économiques, agricoles, artisanales, notamment en territoire rural et dans les pays en développement.

PROCÉDER à des mesures d’impact régulières permettant l’amélioration continue des pratiques.

Jeune fille dans les rizières au Vietnam © Hervé Ducruet

Pour garantir la transparence sur l’application effective de ces principes, nous demandons aux pouvoirs publics de :

FAVORISER la prise en compte, la sécurisation juridique, la formation et le soutien des acteurs qui s’engagent dans cette direction.

SOUTENIR les démarches d’évaluation et labels de garantie qui attestent du sérieux et de la réalitéde ces pratiques.

***

Signataires: l’Association pour le tourisme équitable et solidaire (ATES) et ses membres,la CCAS, Commerce Equitable France, IDTerritoire, le GERES, l’Organisation inter-nationale du tourisme social

(ISTO), Tetraktys,Tero.

ATES – 8 rue César Franck – 75015 Paris

www.tourismesolidaire.org

(c)DamianoBaschiera-Unsplash

Avec le soutien de Coordination Sud et del’Union Nationale des Associations de Tourisme et de plein air (UNAT).

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