Macron veut réduire la vitesse des navires

Les navires vont-ils devoir réduire leur vitesse ? C’est la proposition « solennelle » avancée par Emmanuel Macron dans sa déclaration préalable au sommet du G7 le week-end dernier en vue de baisser les émissions de CO2 et de soufre dont le secteur maritime est responsable.

De combien ? Un chiffre de 15 p.c. a été avancé. Quelles en seront les conséquences sur l’industrie de la croisière ? Elles seront sans grand effet, en réalité. Les plus gros navires aujourd’hui peuvent naviguer à une vitesse de croisière de l’ordre de 30 nœuds, soit environ 55 km/h, voire davantage.

Sachant que, hormis les journées « en mer », les escales sont rarement distantes les unes des autres de plus de 500 km, un navire de croisière a besoin au maximum d’une dizaine d’heures à pleine puissance pour rejoindre le port suivant de son itinéraire. Il en mettrait onze heures et demie : et alors ?

Les « problèmes » que poserait l’allongement de la durée des trajets concerneraient surtout l’organisation du travail des équipages (les « quarts »), mais ne seraient pas de nature à troubler la quiétude des passagers. En revanche, la mesure aurait au contraire un effet bénéfique sur… la consommation du navire, qui serait sans doute dans ce cas de l’ordre de 20 p.c. : tout bénéfice pour la compagnie. A noter que cette proposition de réglementation ne concerne ni les ferries ni les porte-conteneurs.

Déjà en mai

Dès fin mai, devant l’Organisation maritime internationale, la France avait émis une proposition de réglementation internationale, soutenue par la profession et d’autres nations maritimes comme la Grèce et le Japon, en réponse aux futures échéances en matière de réduction de CO2 à la tonne transportée, qui doivent baisser de 40% d’ici 2030 et de 50% d’ici 2040.

La solution suggérée par Emmanuel Macron pourrait constituer une alternative à des quotas ou à de nouvelles taxes. Cette régulation de la vitesse pourrait être suivie par la mise en place d’un plafond annuel d’émissions de gaz à effet de serre attribué à chaque armateur qui aurait le choix de la méthode à appliquer pour le respecter.

[Source : Mer & Marine]

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