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Accueil LES CHRONIQUEURS La chronique d'Amid Faljaoui Les Britanniques stockent et les banques suisses rémunèrent pour prêter de l’argent…

Les Britanniques stockent et les banques suisses rémunèrent pour prêter de l’argent…

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Les Britanniques stockent des produits de première nécessité comme durant la seconde guerre mondiale et des banques suisses acceptent de rémunérer des clients pour leur prêter de l’argent ! Le monde ne tourne pas rond…

L’été 2019 n’est pas encore terminé et on sait déjà que cette période estivale n’a pas été de tout repos sur le plan économique. On le voit avec la Bourse, qui continue à jouer aux montagnes russes en fonction des tweets de Donald Trump et de sa guerre commerciale avec la Chine, mais on le voit aussi sur des informations concernant le Brexit.

Le nouveau premier ministre britannique, Boris Johnson, joue la carte de la confrontation avec l’Union européenne ; il a annoncé, à plusieurs reprises, que faute d’obtenir ce qu’il voulait, il n’avait pas peur d’une sortie de l’Union européenne sans accord le 31 octobre prochain. Est-ce un coup de bluff pour mieux négocier, difficile à dire, mais ses compatriotes, eux, ne se posent plus la question et accumulent des stocks d’aliments et de médicaments.

Bref, c’est l’été 2019 mais on a plutôt l’impression d’être pendant la seconde guerre mondiale en période de « Blitz »… Le journal britannique The Guardian a révélé que les Britanniques ont retrouvé les réflexes acquis pendant la guerre et donc ils stockent des biens de première nécessité comme en 1940. Ce comportement de fourmis risque sans doute de s’accentuer au fur et à mesure que nous nous rapprochons de cette date fatidique du 31 octobre.

 Et pour prouver que le monde ne s’arrête pas de tourner durant l’été, c’est une autre information économique, tout aussi originale, qui m’a alerté. Cela se passe en Suisse, cette fois-ci, et c’est le quotidien Le Temps qui a révélé cette information : en l’occurrence, deux banques ont accepté de rémunérer des clients pour leur prêter de l’argent.
Oui, vous avez bien entendu, pour leur prêter de l’argent ! Cela semble fou mais c’est la réalité. Je précise que ce ne sont pas des clients particuliers, comme vous et moi, ce sont des sociétés clients mais tout de même, c’est dingue de penser qu’une entreprise, qui emprunte à sa banque, se fait rémunérer par elle pour pouvoir emprunter.
Les Britanniques stockent et les banques suisses rémunèrent des clients pour leur prêter de l’argent… Le monde ne tourne pas rond !
Pour comprendre ce monde de fou des taux d’intérêt négatifs, dont je parle souvent, il faut savoir qu’en Suisse, l’Etat emprunte à des taux négatifs et les banques suisses, lorsqu’elles ont de l’argent en excès et qu’elles le déposent à la banque nationale suisse, doivent payer une pénalité de 0,75% sur les sommes qu’elles déposent.
Donc l’idée de ces banques, c’est plutôt que de payer 0,75% de pénalité, elles préfèrent prêter cet argent en excès à des entreprises à un taux un peu moins négatif. Dans d’autres pays, ce genre de folie est impossible à réaliser car le code civil prévoit que l’emprunteur est tenu de restituer le capital emprunté, ce qui empêche de rémunérer le prêteur.
Donc, oui, durant cet été, on aura vu des Britanniques réagir comme durant la seconde guerre mondiale et on aura vu deux banques suisses payer des sociétés qui veulent emprunter de l’argent. J’ai dit que le monde ne tournait pas rond, ceux qui avaient encore des doutes savent maintenant que je n’exagérais pas.

 

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