Le tourisme, victime attendue du réchauffement climatique

Avec la canicule, les touristes se sont dirigés vers les destinations qui pouvaient leur apporter un peu de fraîcheur, comme la Bretagne, la Vendée ou les Alpes. La façade atlantique et la montagne ont ainsi enregistré en juillet une progression des nuitées de 3 à 6 %, alors que leur nombre a fléchi de 2 à 8 % en Méditerranée.

On a pu constater aussi l’attrait pour les points de baignade dans l’ensemble des destinations. La quête d’une mer, d’un Océan, d’une piscine, d’un plan d’eau ou d’un lac de montagne pouvait vite se traduire en facteur clé de succès. Or, ce n’est plus le seul argument à avancer. Les destinations vont devoir s’armer d’autres propositions expérientielles pour satisfaire plus de monde et s’adapter, elles aussi, aux impacts du changement climatique.

La plage ne suffit plus

La canicule a eu des conséquences sur les réservations dans la moitié sud de la France. Pour les trois CRT du Sud, alors que le soleil et la chaleur étaient toujours considérés comme les axes naturels de la communication, il va falloir rassurer les visiteurs dans le futur. Les plages et « la bonne bouffe » ne suffiront plus pour déclencher le déclic dans la tête des visiteurs potentiels et la concurrence peut désormais venir vraiment de n’importe où…

Enfin, élément important qu’il va falloir aussi prendre en compte dans l’avenir, ce sont d’autres aléas climatiques comme les orages violents, les risques d’inondation (en particulier pour l’hôtellerie de plein air). Or, les professionnels sont-ils prêts à cela ? Ont-ils déjà anticipé ces problématiques qui vont se répéter dans l’avenir ?

Un quart du littoral grignoté par l’océan…

Avec les impacts du changement climatique, une autre problématique forte se révèle jour après jour, c’est l’érosion des côtes. Or, les côtes françaises sont un atout indéniable pour l’attractivité touristique. Que deviendrait une destination comme La Baule sans sa plage ? Mais alors, comment se battre contre les éléments et s’adapter face à cette problématique grandissante ?

Une étude publiée le mois dernier par la Fabrique écologique montre que le littoral français est loin d’être en mesure de répondre à la montée des océans. Les territoires ne sont pas préparés face à cet enjeu. Un quart du littoral est grignoté par la mer et 1,4 million de résidents sont à la merci de ses caprices, ainsi que 850.000 emplois, rappelle l’étude.

Le coût des dommages dus à une montée des flots de 45 centimètres est estimé entre 3 et 4 milliards d’euros par an à l’horizon 2040. La facture serait encore plus salée si l’eau devait monter d’un mètre d’ici à 2100.

Un château de cartes qui s’écroule

Côté montagne, les chiffres sont bons, mais l’environnement montagnard ne se porte pas beaucoup mieux. Alors que les glaciers rapetissent chaque année (voir par ailleurs : La fonte du glacier Blanc sous la loupe) et que les chutes de neige deviennent aléatoires, ce sont maintenant les écroulements rocheux qui se multiplient en haute montagne.

Selon les chercheurs, avec les canicules de juin et juillet, il a été observé une augmentation du nombre d’écroulements et du volume de roches par rapport aux années précédentes. La cause est connue : le permafrost joue un rôle de ciment entre les différents pans rocheux. Si la température augmente, c’est un château de cartes qui s’écroule.

Dans ces conditions, le métier de guide de haute montagne est devenu compliqué, plus dangereux. Il faut adapter les saisons, changer les courses, etc. Et ces problèmes de sécurité inquiètent au-delà de la haute-montagne car cela pourrait pousser des touristes, moins habitués à la montagne, à changer de destinations si on leur rabâche que la montagne est dangereuse… Un argument demain pour les destinations de moyenne montagne ?

Anticiper, plus que jamais

Et pour les touristes, que cela va-t-il changer dans leurs comportements ? On observera d’abord le renforcement des réservations de dernière minute et le raccourcissement des durées de séjour pour éviter les caprices météo. On voudra toujours s’assurer qu’il ne fait pas trop froid, pas trop chaud, pas trop pluvieux, etc.

Ensuite, les visiteurs vont être de plus en plus sensibles aux engagements des professionnels pour lutter contre les aléas climatiques et assurer aussi leur sécurité. Pour les grosses chaleurs, la climatisation est une solution mais, polluante, elle commence à être critiquée par l’opinion. Il va donc falloir faire preuve de créativité pour allier confort et fraîcheur…

Pour cela, on va voir se développer des solutions bioclimatiques et des couverts végétaux un peu partout, en ville comme dans les campings. Enfin, pour les voyageurs les plus fragiles, personnes âgées, familles avec jeunes enfants, etc., des attentes spécifiques vont émerger afin de les rassurer au mieux face aux impacts du changement climatique.

Les offices de tourisme vont devoir ainsi accompagner leurs professionnels pour trouver des propositions sur-mesure face à ces nouvelles attentes. Plus que jamais, les professionnels et les destinations vont devoir anticiper.

[Avec etourisme.info]

 

1 COMMENTAIRE

  1. Nous, on a changé.

    Cet été, nous avons pris un camping-car et avons été 3 semaines dans le nord de la Pologne et les Pays-Baltes. Il faut dire que nous étions invités à un mariage dans la campagne de Lettonie.
    Au final, nous avons été jusqu’à la splendide île de Saareema en Estonie. Alors qu’il faisait 40°C en Belgique, le plus chaud que nous avons était 31°C en Lettonie, ensuite un seul jour pluvieux à 17°C, tous les autres jours nous avons eu entre 20 et 27°C

    L’année passée, nous avions été en Ardèche, Costa Brava puis visite de Carcasonne au retour.
    Lors de notre séjour en Ardèche, il y avait aussi 39°C. Si la journée, les activitées étaient bonnes pour supporter la chaleur (kayak, canyonning), le soir et la nuit, notre chambre d’hôtel orientée plein sud et sans clim, était insupportable.

    Notre tour dans le nord-est de l’Europe était génial. Si dans les pays Baltes, la connaissance de l’Anglais est bonne (notions au moins minimales quasi partout), pour la Pologne, c’est mitigé. Dans les zones très touristiques (Gdansk centre, château de Malbord, canal d’Elblag, WolfSchanze) l’Anglais et l’Allemand sont bien parlés. Par contre, dès qu’on sort des zones très touristiques, c’est rare de trouver des gens parlant Anglais ou Allemand. Mais le pays est magnifique et offre plein de choses intéressantes.

    Nous y retournerons certainement.

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