Le tourisme européen perd
un milliard d’euros par mois!

De tous les secteurs de l’activité économique mondiale, c’est celui des transports et du voyage qui est le plus touché par la crise du coronavirus. La plus grande foire du monde consacrée au tourisme, ITB à Berlin, a dû renoncer à ouvrir ses portes demain, juste après l’annonce du report du Salon de l’Auto de Genève.

Le Carnaval de Venise n’a pas eu lieu. A Tokyo, les parcs d’attractions Disneyland et Universal Studios ont fermé leurs portes et on ne jurerait pas qu’il n’en sera pas de même à Paris, où le musée du Louvre, l’un des plus fréquentés au monde avec près de 10 millions de visiteurs, est fermé aux visiteurs.

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La Chine isolée

Les compagnies aériennes ne volent plus vers la Chine, laquelle avait commencé par fermer ses ports aux navires de croisière.

Conséquence : le pays de Xi Jinping est plus isolé aujourd’hui qu’à l’époque de Mao Tse Toung, alors que cette période de Nouvel An chinois est traditionnellement favorable aux déplacements de 200 millions de Chinois qui, à eux seuls, généreraient 250 milliards d’euros par an, selon l’organisation mondiale du tourisme UNWTO.

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Des milliards partis en fumée

Les hôtels, enfin, sont désespérément vides. Les titres de Marriott, premier groupe hôtelier mondial, Booking, le site de réservation, et autres Accor, propriétaire de Novotel, sont malmenés dans un contexte où les bourses ont vu en une semaine plus de 8.000 milliards de dollars en valeur partir en fumée, dont plus de la moitié rien qu’à la seule bourse de New York.  

Rien qu’en Europe, «l’épidémie de coronavirus a coûté un milliard d’euros par mois à l’industrie touristique», selon Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur. L’impact économique s’évalue déjà à une vingtaine de milliards d’euros dans l’industrie du tourisme et du divertissement.

Pyramide du Louvre ©Hervé Ducruet

20 % des emplois français

Ainsi, en France où 87 millions de personnes se rendent chaque année — dont 2,2 millions de Chinois ! — le tourisme rapporte 173 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 7,4 % du PIB. Et 20 % des emplois du pays en dépendent.

Dans les pays « voisins » de la Chine comme le Vietnam ou la Thaïlande, les dépenses des touristes représentent le cinquième du PIB. Or le nombre de touristes a baissé de 43,47 % en Thaïlande, entre le 1er et le 9 février, selon le ministre thaïlandais du tourisme.

Reflets argentés en Baie d’Along ©Hervé Ducruet

Au Cambodge, le site d’Angkor est désert. Dans la baie d’Halong, au Vietnam, le nombre de visiteurs a plongé de plus de 60 %. En Indonésie, et notamment sur l’île de Bali, le taux d’occupation des hôtels serait de l’ordre de 20 à 30%.

Comment en est-on arrivé là ?

Comment a-t-on pu en arriver à cette situation apocalyptique alors que la « grippe saisonnière » fait chaque année des dizaines de milliers de morts dans le monde sans que personne ne semble s’en émouvoir ? C’est l’effet de la mondialisation qui, en seulement quelques années, est devenue une donnée essentielle de l’économie.

Elle fait voyager les cadres des grandes entreprises, certes, mais dans chaque pays, des pans entiers de l’industrie en dépendent, parce que c’est notamment la Chine qui produit à bon marché tout ce que les entreprises du reste du monde développé ne peuvent plus ou ne veulent plus produire.

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C’est ainsi que l’usine Audi de Forest a dû stopper sa production quelques jours, faute de pièces (et il suffit d’une seule !) pour assembler complètement les voitures qui doivent sortir de la chaîne.

Et c’est ainsi que la production d’un remède contre le coronavirus souffrira du même problème, puisque l’essentiel de la production mondiale de pénicilline, la « matière première », se fait… en Chine.

Un avenir plus inquiétant pour le tourisme

Faudra-t-il pour autant « relocaliser » vite fait la production de ces essentiels ? Le repli sur soi n’est jamais la meilleure solution, mais les industriels trouveront bien, on peut leur faire confiance, de quoi relancer les affaires dès que l’orage du coronavirus sera passé.

D’autant que l’aspect épidémiologique de la crise semble bien maîtrisé à peu près partout. Pour ce qui concerne le secteur du tourisme, en revanche, l’avenir immédiat est plus inquiétant. En Europe, que ce soit en ligne ou en agence, les réservations de séjours touristiques seraient en chute de 35 %.

Or, les mois de mars et d’avril sont des périodes-clés au cours desquels les gens réservent le plus volontiers leurs vacances d’été. Pour de nombreux professionnels, la situation n’est pas sans évoquer celle qu’on a connue au lendemain des attentats du 11 septembre, c’est tout dire…

L’année 2020 pourrait ainsi être une nouvelle annus horribilis dont l’industrie touristique, décidément trop fragile, est malheureusement coutumière.

[Avec Le Monde et Trends Tendances]

 

 

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