Le nord-ouest tunisien: un atout charme peu connu

Aux antipodes d’un certain tourisme de masse symbolisé par Sidi Bou Saïd, le nord-ouest de la Tunisie est un atout charme peu connu du nord-ouest tunisien. Une destination culturelle, mer et nature curieusement peu desservie par Tunisair.

Le lac d’Ichkeul: une ode au tourisme vert

Situé dans la région de Bizerte, le site d’Ichkeul est composé d’une zone montagneuse d’un lac et de marécages. 12.600 hectares où paissent des buffles et s’arrêtent, tous les ans, les grands oiseaux migrateurs. Alimenté par différents oueds, le lac se remplit d’eau salée six mois sur douze. Une particularité qui explique à elle seule l’intérêt écologique de la destination.

img_2216Facilement accessible par la route, le lac accueillera bientôt un complexe hôtelier et un Spa. Des sources d’eau chaude s’écoulent toute l’année de certaines anfractuosités. 530 espèces végétales ont été recensées à Ichkeul. De quoi donner des choses à voir aux 50.000 visiteurs qui en profitent annuellement. Parmi ces derniers: dix pourcents de touristes étrangers.

Une destination idéale pour des randonneurs à vélo mais qui n’offre, à ce jour, aucun hébergement de taille sur place. Les quelques 75 habitants qui occupent le site proposent des animations et un hébergement sommaire aux amateurs de ce tourisme-là. L’entrée est gratuite. Prévoyez de quoi vous restaurer car les échoppes y sont inexistantes.

Bizerte: Deux ports et une table

La ville se trouve à 70 kilomètres de Tunis. Ville agricole où les tracteurs semblent aussi nombreux que les voitures, la destination ne manque pas d’attraits. Son vieux port phénicien est charmant. De part et d’autre des quais, quelques snacks et restaurants accueillent les rares touristes.

Les Tunisiens et de nombreux résidant français y déplacent leurs chaises et s’invectivent dans une ambiance décontractée. Les murailles de la ville rappellent au visiteur le passé grec et ottoman de la cité.

Pour la visite de Bizerte, nous ne pouvons que vous conseiller l’immense savoir d’un guide local, qui a œuvré à l’embellissement de la cité. Ses coordonnées: Mohamed Mahouachi. Tel: 0021624224418

Non loin du vieux port, la marina vient de sortir de mer. Proposant 800 anneaux et bientôt 300 appartements, la direction de ce port de plaisance se veut optimiste malgré la crise.

Ce jour là, un magnifique yacht, battant pavillon anglais, était amarré à quelques mètres de la Capitainerie.

200 bateaux y ont été accueillis cette année, attirés par les prix bas pratiqués et par la beauté de la vieille ville. Si 80 pct des investissements proviennent de sociétés tunisienne, le groupe belge Vinci est actif à hauteur de 20 pct.

Il serait dommage de passer par la destination sans s’arrêter au “Petit Mousse”, le restaurant élégant de la ville. Outre l’assiette, l’argument poids de cette table est sans nul doute la vue imprenable sur la grande bleue.

La route des caps: un passage obligé

La côte la plus septentrionale d’Afrique est sauvage. Peu d’infrastructures pour y accueillir les touristes, voire aucune. Peu importe, cela rajoute au charme du lieu. Cap Engela, Cap Serrat, Cap Blanc: autant de plages ou de massifs rocailleux invitant à profiter des eaux azures de cette partie-ci de la Méditerranée. Cette route est le trajet idéal pour relier Bizerte à Tabarka.

bizerte-mai-2012121Quitter Bizerte est une expérience en soi. A perte de vue les collines sont cultivées. Labourées de larges sillons en hiver, elles ondulent de céréales en été. Parfois, d’immenses étendues d’oliviers imposent leurs troncs centenaires aux regards des passants. Sur la route, les troupeaux de brebis ou de chèvres vous inciteront à de nombreux arrêts.

De petites maisons faites de paille ou de foin sont enturbannées aux portes des fermes. En arrivant à Tabarka, le paysage change doucement. D’interminables forêts d’eucalyptus ou de pins parasols laissent présager des odeurs enivrantes qui s’y développent durant les mois chauds de l’année.

A Cap Serrat, nous avons visité le restaurant-auberge “Le pirate”. Pour moins de 40 euros en pension complète, cet hôtel familial, propre mais rudimentaire, vous permettra de goûter la Tunisie autrement que dans les grands groupes hôteliers. Comme partout sur la destination, il faudra par contre fermer les yeux sur les éternels plastiques et cannettes, délaissés ça et là par des touristes et locaux peu versés dans l’écologie.

Tabarka: la perle du nord-ouest

Destination profondément touristique, Tabarka offre une belle diversité d’hébergements et d’infrastructures. Placée en contrebas d’un ancien fort génois, la ville propose un vieux port et d’autres centres d’intérêt. Un festival jazz de renommée internationale s’y tient chaque année. Sur la place de la ville, un petit magasin d’huiles essentielles transforme en médicaments homéopathiques les plantes de la région.

img_2344C’est aussi ici que nous avons pu visiter un “5 étoiles +” de qualité internationale. Ancien Tabarka Beach, le complexe a été racheté par le groupe quatari “la cigale” en 2013. L’hébergement de 250 chambres ne connaît aucune faute de goût et pour cause: c’est un designer tunisien de renom et une société italienne qui ont été chargés de son récent aménagement.

Côté jardin, le groupe est occupé aux dernières finitions de son 18 trous. La plage propose un luxe raffiné. Elle est naturellement protégée des regards par deux massifs rocheux. Un centre thalasso et un Spa “à la carte” invitent à profiter de services nombreux et abordables. Très certainement le meilleur hôtel qualité-prix qu’il nous ait été proposé de visiter durant notre séjour.

Espérons que Tunisair aidera la destination à se développer car les vols la reliant à l’Europe sont rares.

Djebba et Dougga: des sites magiques

Non loin de Tabarka se trouvent les deux plus beaux sites qu’il nous ait été donné de visiter. Djebba est situé dans la montagne. Le rocher qui surplombe le village est l’aboutissement géologique d’une immense plaine agraire. Deux failles s’y transforment en rivières d’automne au printemps, le rocher se métamorphose alors en cascade.

Pour en savoir plus: https:/www.youtubecom/watch? v=3 DQbtaKTTHs.

img_2413Un festival de la figue s’y déroule chaque année. Une église chrétienne adossée aux rochers attend impatiemment une restauration nécessaire.

Plus loin, le touriste curieux d’antiquité découvrira un des sites archéologiques les mieux conservés au monde. Ancienne communauté numide, la ville antique a longtemps été liée à Carthage. Si la cité a connu son apogée en 205 après JC et a subi différentes occupations, c’est son ensablement qui lui doit son parfait état de conservation.

Moins de la moitié du site a été fouillé. Les attentes des archéologues sont immenses. Alors que cette destination, frôlant avec les “ismes”, était visitée par plus de 75.000 touristes par an avant 2015, ce ne sont plus que quelques 25.000 locaux à s’y rendre depuis les attentats.

Les guides s’en sont allés. Il subsiste encore une guide passionnée qui s’y rend tous les jours dans l’espoir de faire briller les yeux des touristes.

Nouna Bejaoui est joignable par email à l’adresse suivante: Imed0021@hotmail.fr

(A suivre)

 

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