En 23 ans d’existence, le Fonds de Garantie, société mutuelle d’assurance créée par la profession, est intervenu à la suite d’une centaine de faillites, a traité 22.000 dossiers et indemnisé les voyageurs à hauteur de 11 M€. Mais le dossier Thomas Cook s’avère déjà comme un sinistre historique…

On estime en effet à 55.000 le nombre de victimes clientes d’agences de voyage belges, dont 13.000 se trouvaient à l’étranger à la date du 24 septembre, et quelque 17.000 qui avaient déjà réservé leurs vacances pour 2020.

Priorité aux rapatriements

La priorité du Fonds a d’abord été, bien sûr, de rapatrier les vacanciers en souffrance dans leur lieu de destination. Hier dimanche, 8.126 personnes avaient été rapatriées, avec un pic de 2.786 samedi. A la fin de cette semaine, 90 % des vacanciers devraient avoir retrouvé le sol natal.

Dans un deuxièmes temps, toutes les personnes qui avaient déjà payé un acompte ou la totalité de leurs futures vacances seront remboursées à leur tour. Les dossiers seront traités dans l’ordre des dates de départ. Mais il est évident que tout cela prendra du temps.

Les Belges, mieux lotis

Par rapport aux autres pays européens, « les clients belges sont relativement mieux lotis », estime Jean-Philippe Cuvelier, qui représente l’UPAV au Conseil d’administration du Fonds. Et de constater, aussi, que Thomas Cook avait des crédits importants chez ses fournisseurs et est allé jusqu’au bout de sa trésorerie, tandis que ceux-ci sont allés jusqu’au bout de ce qu’ils pouvaient accepter : les hôteliers, mais sans doute aussi les compagnies aériennes.

L’affaire Thomas Cook risque en effet d’avoir des répercussions tous azimuts… Ainsi, en Grande Bretagne, la plus vaste opération de rapatriement jamais organisée depuis le rembarquement de Dunkerque, aurait déjà coûté 700 millions de livres.

Tout le soutien du secteur

« Nous avons la capacité financière de gérer [cette faillite], assure Mark De Vriendt, directeur du Fonds de Garantie. « De plus, nous pouvons compter sur le soutien des associations professionnelles du voyage et sur leur savoir-faire, et les effectifs de collègues du secteur afin de garantir que les voyageurs soient pris en charge de la meilleure façon possible ». Les autorités du Maroc et de Turquie, notamment, se sont investies autant qu’elles le pouvaient pour venir en aide aux « sinistrés.

Un exemple

Le Fonds de Garantie, comme toutes les compagnies d’assurances, est réassuré auprès de ses collègues pour pouvoir se permettre d’affronter des situations aussi exceptionnelles. Et c’est heureux car après avoir asséché ses fonds propres, il devra puiser dans ses réserves pour faire face à ses engagements.

Pour l’avenir, il ne pourra évidemment plus compter sur l’importante contribution financière de Thomas Cook, mais il est permis d’espérer que ses clients se reporteront sur les autres membres de l’ABTO plutôt que d’acheter leurs voyages sur Internet, estime son président, Luc Coussement. Car l’emblématique affaire Thomas Cook aura constitué une occasion exemplaire de démontrer l’intérêt pour les clients de se tourner vers une agence membre du Fonds de Garantie.

Luc Coussement espère que les agences membres de l’UPAV, réuni ce weekend en congrès à Chantilly, en prendront conscience.

Le soutien du SPF Economie

Le SPF Economie a publié sur son site internet un article à l’attention des victimes de la faillite de Thomas Cook. Il leur est également rappelé qu’il est totalement illégal de réclamer des frais pour poursuivre un séjour ou le prolonger le temps du rapatriement, récupérer des bagages ou sa carte d’identité, quitter l’hôtel, etc.

Les personnes qui paient quoi que ce soit aux hôteliers ne seront pas remboursées à leur retour. En revanche, selon le Fonds de Garantie, celles qui ont été expulsées de leur hôtel et contraintes d’en trouver un autre devraient pouvoir être indemnisées sur base de leur facture.


Les bons plans de TUI

Son concurrent direct, TUI, n’a pas tardé à réagir à la faillite de Thomas Cook avec une offre commerciale spécialement conçue pour ceux qui avaient déjà réservé et payé leurs prochaines vacances chez le tour opérateur failli. Ceux-ci peuvent dès à présent réserver de nouvelles vacances auprès d’un TUI shop avec déduction immédiate des montants directement versés à Thomas Cook, TUI se chargeant lui-même de récupérer auprès du Fonds de Garantie le remboursement auquel ils ont droit.

L’avantage pour le voyageur est triple, précise TUI au cas où on n’aurait pas bien compris : pas de formalités administratives, pas de temps d’attente pour le remboursement et pas de double financement temporaire de ses vacances. Et si la nouvelle date de départ tombe au moins 45 jours après la date de réservation, la procédure peut même se faire en ligne.

C’est de bonne guerre, diront les uns, quand d’autres dénonceront les charognards qui se précipitent sur la dépouille encore fumante de Thomas Cook…

Il est vrai que, si l’ABTO espère officiellement que les anciens clients de ce dernier se répartiront entre tous ses membres, ils ne vont pas tous se précipiter chez le T.O. allemand, qui préfère donc prendre les devants en leur faisant les yeux doux…

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