Le diplôme, une relique barbare?

L’été est souvent l’occasion de prendre du recul et notamment pour réfléchir à la rentrée, qu’elle soit académique ou professionnelle. Dans ce cadre, j’ai été frappé par un article du journal français Les Echos rédigé par l’économiste français Olivier Babeau.

Il a envie de qualifier le diplôme de « relique barbare » exactement comme le grand économiste Keynes disait de l’or que c’était une « relique barbare ». Autrement dit, une chose qui appartient au passé.

Alors qu’en Europe, le chômage est encore trop élevé et notamment à Bruxelles et en Wallonie, oser s’interroger sur l’utilité réelle d’un diplôme, il faut oser. En Belgique, et en France encore plus, le diplôme, c’est le sésame absolu, c’est un marqueur social et en principe une ouverture plus grande au marché du travail.

C’est justement sur ce point que s’interroge Olivier Babeau. Le diplôme, en économie, est considéré comme faisant partie du capital humain, c’est le garant d’une certaine forme de productivité pour les entreprises.

Ce qui manque aux diplômes

Mais il est vrai aussi que beaucoup d’éléments qui sont indispensables à la productivité ne figurent pas dans un diplôme. Olivier Babeau précise que les « soft skills », la capacité à travailler en équipe, l’empathie, le talent managérial n’y figurent pas.

En fait, j’ajouterai pour ma part que l’école et l’université nous apprennent beaucoup de choses, mais ne nous apprennent pas par exemple comment négocier, comment faire face à un échec, comment gérer son temps, soit le bien le plus précieux après la santé, comment communiquer avec les autres, etc…

Bien entendu, les professeurs diront que ce n’est pas le rôle de l’université, qu’elle est là pour dispenser un savoir et non pas pour répondre aux attentes des entreprises ou de la vie en entreprise. L’argument n’est pas faux bien entendu. S’interroger sur l’évolution du diplôme dans notre société ne veut toutefois pas dire qu’on le rejette. Non, c’est juste poser la question de son évolution et de son adaptation au monde de demain.

De quelles compétences aura besoin le marché ?

D’abord, parce qu’il est difficile aujourd’hui de « savoir de quelles compétences auront besoin les étudiants dans un marché du travail en constante mutation », comme l’écrit Olivier Babeau.

La question par exemple de l’apprentissage à vie est aujourd’hui une compétence clef pour qui veut survivre dans le monde de demain. Ce que dit Olivier Babeau, c’est qu’on ne doit pas laisser cette formation uniquement entre les mains des entreprises ou des individus.

L’université et les écoles supérieures devraient aussi abolir la distinction totalement dépassée entre formation initiale et formation continue. Mieux encore, cet économiste propose aux universités de mettre en place des « parcours de formation extrêmement flexibles et à la carte ». En d’autres mots, les universités et les écoles supérieures deviendraient « moins des lieux d’enseignement ponctuel que des coachs d’acquisition de compétences constamment remises en cause ».

C’est évidemment un défi et qui suscite pas mal de débats au sein et autour de nos universités, mais comme dirait le célèbre coach américain Tony Robbins « si vous faites ce que vous avez toujours fait, vous obtiendrez ce que vous avez toujours obtenu ».

 

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