« La voiture de demain sera une carte SIM, avec quatre roues et un moteur »

Le monde de l’industrie automobile est en train de changer à vive allure, et il change déjà malgré le fait que la voiture de demain n’est pas encore sur nos routes. Ce n’est pas un paradoxe, c’est simplement la réalité.

L’industrie automobile est une industrie de cycles longs. En clair, la voiture de demain se dessine déjà aujourd’hui. Or, ce qui est déjà certain, selon nos confrères des Échos, c’est que la voiture de demain sera à la fois plus intelligente, plus électronique, plus légère, plus autonome, plus partagée et que sais-je encore. Au total, l’addition de ces changements fait que l’industrie automobile est au-devant d’une véritable révolution. Le patron de Renault, Carlos Ghosn, ne cesse de le dire, la voiture de demain sera une carte SIM entourée de quatre roues et d’un moteur. Et ça, c’est fondamental comme changement.

Souvenez-vous avant, et quand je dis avant je parle des décennies avant, l’industrie automobile jouait la carte d’un nouveau design, auquel on ajoutait quelques options nouvelles, et le tour était joué. C’était la manière adoptée par les industriels pour stimuler la demande. Mais aujourd’hui, cette vision n’a plus cours. Pourquoi ? Les Échos ont raison d’écrire qu’il y a une course contre la montre entre les constructeurs et les équipementiers de l’industrie automobile. Ces derniers sont aujourd’hui parfois plus grands et plus forts que certains constructeurs et ils rôdent autour du ring pour réclamer une plus grande part de la valeur ajoutée finale de la vente d’une voiture.

« La voiture de demain signe la fin de l’omnipotence des constructeurs »

Mais autour de ce ring, il y a désormais de nouveaux venus, des sociétés qui n’existaient pas auparavant et qui veulent aussi une partie du gâteau. Tout le monde pense à Tesla, par exemple. Et puis, quand je vous disais que la voiture de demain, c’est d’abord une carte SIM entourée de quatre roues et d’un moteur, je pense évidemment à l’arrivée de Google, de Microsoft et d’Apple dans le secteur automobile.

Les uns veulent être présents via la voiture sans chauffeur et les autres, quand ce n’est pas les deux à la fois, veulent maîtriser l’habitacle de la voiture de demain, et faire de celle-ci un relais de notre smartphone. Sauf que ce relais est d’une valeur moyenne de 20.000 euros, donc plus juteux que le marché des smartphones. Les constructeurs automobiles devront donc se battre pour ne pas être relégués au statut de simple constructeur de carcasse tandis qu’Apple, Google ou Microsoft s’occuperont du software de la voiture de demain et empocheront la plus grosse partie du prix de vente.

Par conséquent, la voiture de demain signe non pas l’arrêt de mort des constructeurs, mais la fin de leur omnipotence. Fini le contrôle complet de la construction d’une automobile, personne ne peut aujourd’hui prétendre construire une voiture de A à Z, avec un donneur d’ordre principal et quelques fournisseurs en amont.

Demain, il n’y aura plus un pilote dans notre véhicule, mais plusieurs. Et comme le précisent nos confrères des Échos, les constructeurs qui pourront s’en tirer seront ceux qui auront misé sur l’innovation, qui auront un marketing puissant, un réseau de distribution intelligent et une stratégie d’alliance avec les géants d’Internet. Le monde change et l’industrie automobile ne fait pas exception.

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