La Côte d’Opale, la riviera des Hauts de France (1)

Toute proche, la Région française du Nord-Pas de Calais a récemment fusionné avec celle de Picardie pour former les Hauts de France. Un nom autrement plus « porteur » pour le tourisme local qui, parallèlement, fait preuve d’un beau dynamisme.

En particulier le département du Pas-de-Calais, sur le territoire duquel se trouve la totalité de la Côte d’Opale : un site web formidable (https://www.pas-de-calais-tourisme.com/) et une présence soutenue sur les réseaux sociaux (https://www.facebook.com/pasdecalaistourisme/ et https://www.facebook.com/lesplusbeauxvillagesdeshautsdefrance/).

Les paysages de cette région, troisième de France avec ses six millions d’habitants, sont pour le moins variés : industriel de Lille à Arras et à Dunkerque, champêtre, avec trois parcs régionaux, et ponctué par les célèbres cathédrales d’Amiens et de Beauvais, ils offrent aussi, comme en rempart à l’Angleterre que l’on aperçoit de l’autre côté de la Manche, la Côte d’opale, sauvage et apaisante à la fois. Au total, quelque 120 kilomètres de côtes où l’on trouve, mais oui, les plus belles plages de France.

C’est aussi le théâtre d’événements internationaux tels que l’Enduro du Touquet ou les Rencontres Internationales de Cerf-Volant de Berck et qui conserve encore le témoignage des combats de la dernière guerre.

Photo ©Hervé Ducruet
Photo ©Hervé Ducruet

Calais fait dans la dentelle

Calais, qui ne revient trop souvent dans l’actualité qu’à l’évocation du douloureux problème migratoire, tente de se faire un nom dans le tourisme.

La ville, dont les quartiers nord ont été entièrement reconstruits après la Seconde guerre mondiale, ne présentait guère d’intérêt particulier… jusqu’à la création de la Cité de la Dentelle, un bel exemple de lieu à la fois musée, espace d’expositions temporaires et de souvenir, avec juste ce qu’il faut de didactisme, témoin d’une industrie qui a aujourd’hui quasiment disparu (http://cite-dentelle.fr).

Cité_internationale_de_la_Dentelle_et_de_la_Mode_-_Place_intérieure_2La dentelle de Calais trouve ses origines… en Angleterre. La région de Nottingham est devenue un grand centre de production de tulle mécanique.

Très à la mode en France, ce tissu léger ne peut cependant pas y être commercialisé, sauf en contrebande ! 

Mais dès 1816, quelques fabricants importent clandestinement des métiers à tisser qu’ils installent dans de petits ateliers, notamment à Calais.

Rapidement les fabricants s’installent ensuite dans le faubourg maraîcher de Saint-Pierre-lès-Calais : l’adaptation du système Jacquard au métier à tulle et l’arrivée de la machine à vapeur dans les années 1835/40 feront passer la production à l’ère dentellière industrielle.

Un témoin du passé industriel

L’usine Boulart, qui resta en activité jusqu’en 2000, est un des derniers témoins des usines « collectives » de Calais, au cœur du quartier Saint-Pierre. En 1902, elle comptait jusqu’à 80 métiers à dentelle. C’est dans ses bâtiments, heureusement conservés et rénovés, que s’est installée la Cité de la dentelle et de la mode.

660On peut y découvrir les différentes étapes de la fabrication des dentelles les plus sophistiquées, parfois. On voit comment les modes successives exigent une production mécanisée de plus en plus précise. Un métier à tisser en parfait ordre de marche, « piloté » par un artisan spécialisé, en témoigne.

Visites et conférences, ateliers, expositions — comme, jusqu’au 31 décembre, celle consacrée à Givenchy —, la Cité de la dentelle constitue à elle seule un élément de voyage pour des groupes, notamment scolaires. Accessibles à toutes les personnes en situation de handicap quelconque, la Cité propose également un espace pour l’organisation de manifestations privées, dont un auditorium modulable de 200 places, et un service de restauration.

Huit villages pour les Deux Caps

Si à l’ouest du port où les ferries poursuivent leur va-et-vient vers l’Angleterre, Calais a aussi sa plage, semée de chalets bien ordonnancés, ce n’est évidemment pas l’attraction principale de la région.

Statue de Charles Latham sur la route du Blanc-Nez ©Hervé Ducruet
Statue de Charles Latham sur la route du Blanc-Nez ©Hervé Ducruet

Mais il suffit d’emprunter la route départementale 940, qui longe la mer, en direction de Sangatte puis d’Escalles. Peu avant ce joli village, on trouvera sur la droite une route menant au « Sommet du Blanc Nez », d’où la vue est imprenable sur la plage du même nom. A marée basse et avec un rayon de soleil, la vue est époustouflante.

Nous sommes ici dans le domaine de Deux Caps, « Grand site de France » depuis 2011 (http://www.lesdeuxcaps.fr).

Huit villages se sont associés pour la promotion spécifique de ce site grandiose, qui a sa belle brochure quadrilingue, son magazine et sa « maison », où on vous conseillera de manière très professionnelle sur les possibilités de découvrir le site sans voiture, avec une initiation à la marche nordique ou avec la location d’un vélo, à assistance électrique ou non. Ou en 2 CV, au départ de Saint Omer (http://les-belles-echappees.com).

WissantCe territoire a le sens de la fête : fête du crabe à Audresselles, de la moule à Wimereux, de la mer à Sangatte… Homard grillé, rillettes de crabe, moules marinières, poêlée de Saint-Jacques, fondue à la bière, figurent parmi les fleurons de sa gastronomie.

Un tourisme surtout familial

Entre les deux caps, Wissant, où près de la moitié des visiteurs de l’Office du tourisme sont des Belges.

Ce gros bourg a aujourd’hui sa digue, avec ses petites maisons aux façades colorées, et il y règne une atmosphère encore très « mer du Nord », la hauteur des prix en moins.

AmbelteuseDépartementale toujours : ne pas manquer Audresselles et ses jolis restaurants, ni Ambleteuse et son fort les pieds dans l’eau, au bout de la digue.

Plus de 120 soldats équipés sont présentés en situation dans son musée 39-45 (http://www.musee3945.com).

Wimereux, la belle discrète

WimereuxEt, pour les amateurs, un beau golf, au nord de la ville, dont le vent rend souvent le parcours plus difficile. Les possibilités de logement n’y manquent pas, comme à l’étonnante Villa Trémail et ses chambres d’hôte, en bord de mer.

Mais, ici comme ailleurs dans la région, pas de grosses unités. Même si, sous la pression de la demande, l’offre hôtelière est en train de s’envoler, on risque peu de trouver des établissements capables d’accueillir des cars entiers de touristes : on est plutôt, ici, dans le cadre d’un tourisme familial, idéal pour un « break » nature et découverte, pour une clientèle à la recherche de paix et de sens.

(à suivre)

 

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