La classe moyenne disparaît doucement mais sûrement comme la banquise

La classe moyenne est en train de disparaître… Un tiers de cette classe sociale a été aspirée vers les plus hauts revenus mais deux tiers ont glissé vers les plus bas. Explication.

Alors qu’aucun gouvernement n’est encore mis en place, que ce soit au fédéral ou au niveau régional, les politiques belges ne feront pas l’économie d’une réflexion sur l’avenir des classes moyennes en Belgique. Les classes moyennes, c’est un petit peu comme la fonte des glaces, sa disparition n’est pas visible à l’œil nu mais elle est là si on prend du recul.

Et ce recul, l’OCDE, le centre de réflexion des pays les plus avancés sur le plan économique, l’a pris et constate que tous les dix ans, la classe moyenne recule de 1%. Autrement dit, 1% de la population cesse d’appartenir à la classe moyenne, c’est lent comme fonte mais c’est indéniable hélas.

Pourquoi ?

Mais pourquoi la classe moyenne est-elle en train de disparaitre doucement mais sûrement? Parce que les nouvelles technologies font plus de dégâts que la mondialisation, elles imposent d’avoir des personnes plus qualifiées que par le passé. Comme l’écrivent mes confrères des Echos (France), autant pour la mondialisation, il était encore possible de fermer les frontières, autant pour les nouvelles technologies, on voit mal la population jeter ses smartphones.

Du fait de ces nouvelles technologies, un tiers des foyers partent vers de plus hauts revenus, mais deux tiers prennent le chemin inverse! Pourquoi ? Parce que ces nouvelles technologies suppriment en priorité les emplois intermédiaires (c’est-à-dire ni trop qualifiés, ni sous qualifiés) et que ces emplois intermédiaires sont ceux occupés par la classe moyenne.

Ce qui entraîne l’écartèlement de cette classe moyenne : une faible partie est aspirée vers le haut, mais la majorité est aspirée vers le bas… Les études montrent que c’est également dû à la hausse du prix de l’immobilier, au coût de la santé qui ne fait qu’augmenter, et même au coût des études universitaires qui grimpe aussi.

La confiance, le marqueur manquant

Bref, voilà toutes les raisons qui expliquent que la classe moyenne est sous pression et n’a plus confiance, ou moins confiance, dans l’avenir, alors que justement cette confiance était le marqueur le plus important de cette classe sociale, selon Les Echos.

Pour trouver une solution à ce problème, il ne faudra pas se contenter des recettes classiques. Les plus à droite diront que c’est la vie, que c’est la loi du marché qui règlera ce souci et si on est plus à gauche ou plus écolo, on dira que ce n’est pas un drame car il y aura moins de personnes pour prendre l’avion ou utiliser sa voiture…

Évidemment ces deux visions sont caricaturales et ne tiennent pas la route. La seule certitude, c’est que les politiques doivent trouver une solution pour la classe moyenne, pour lui rendre confiance dans l’avenir !

Un rôle essentiel dans la cohésion sociale

D’abord, les statistiques le prouvent, la croissance est plus forte dans les pays où la classe moyenne est forte. Ensuite, la classe moyenne joue un rôle essentiel en terme de cohésion sociale et de stabilité politique.

Les Echos rappellent que même en Chine, qui n’est pas vraiment une démocratie comme nous l’imaginons, la montée des classes moyennes a forcé le gouvernement de Pékin à tenir davantage compte des questions environnementales et à enfin agir pour diminuer la pollution des grandes villes.

Donc, oui, le prochain gouvernement fédéral devra prendre en compte cette lente érosion de la classe moyenne. On en parle moins que le climat mais le sujet est tout aussi important et surtout les deux sujets sont liés !

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