La « Bidenolâtrie » de la gauche européenne est-elle justifiée ?

En Belgique, comme partout ailleurs en Europe, l’homme politique qui a la cote en ce moment, c’est Joe Biden. Tout le monde le trouve formidable, les politiques, les médias et même les citoyens. On peut même parler de « Bidenolâtrie » !

Alors qu’on pensait que vu son âge – 78 ans – il allait être un président papy, un président de transition, il a en 100 jours mis sur la table plus de 6.000 milliards de dollars pour relancer l’économie de son pays. Et alors qu’il est Américain, et que c’est un pays hostile aux impôts, il n’a pas hésité à augmenter les impôts des riches et des sociétés. Enfin, c’est ce qu’il veut faire, car aux États-Unis, le Congrès n’est pas un parlement d’opérette et il devra encore avoir l’accord des députés et sénateurs américains.

Comme vous le savez le but de cette chronique économique n’est pas de distribuer des points à gauche ou à droite mais d’être factuel. Donc, première remarque, si Biden en fait autant, c’est parce qu’il n’a pas le choix ! Des années de néolibéralisme débridé ont laissé les infrastructures de son pays dans un état lamentable, il fallait donc corriger le tir (je rappelle qu’en Californie c’est encore le 110 volts qui prime).

Ensuite, oui, Joe Biden met la machine économique américaine sous très forte tension pour créer de l’emploi pour la classe moyenne. Mais il n’a pas le choix ! En général le taux de chômage aux États-Unis est nettement plus faible qu’en Europe car il n’y a pas de sécurité sociale aux États-Unis. Si on ne veut pas que les gens traînent affamés dans la rue ou qu’il y ait une révolution, le taux d’emploi doit être le plus haut possible.

C’est leur Sécu à eux si vous voulez. Oui, Joe Biden augmente les impôts et les dépenses publiques, mais regardez d’où ils viennent : de très bas. Des taux d’imposition comme les leurs, nous sommes tous prêts à signer pour les avoir ! Donc il faut comparer des pommes avec des pommes et non des poires.

D’ailleurs comme le faisait remarquer un économiste, si on tient compte de notre état providence, nous avons en Europe, et singulièrement en Belgique et en France, des plans de relance XXL. On est en réalité beaucoup plus forts que Joe Biden si on ajoute toute notre protection sociale dans nos propres plans de relance. Mais personne ne fait ce calcul…

Et puis, en Europe, on s’extasie sur les mesures de Biden mais on oublie que lui a des marges de manœuvres pour augmenter et les impôts et les dépenses publiques vu qu’il vient de très bas. Nous, notre État est déjà obèse et il a montré qu’il n’était pas très efficace que ce soit en matière d’enseignement ou de santé malgré les milliards d’euros d’investissement.

En réalité, comme le faisait remarquer un autre économiste : nous sommes comme cet obèse qui regarde son voisin sportif prendre un peu de poids, et qui se rassure en se disant « chouette, je peux manger deux autres hamburgers ».

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