La Belgique contre Booking

Il n’aura pas fallu moins de huit mois entre le dépôt de la proposition de loi contre la clause de « la parité étroite » en hôtellerie (PagTour du 23 novembre 2017) et son adoption — à l’unanimité — par la Chambre. La nouvelle réglementation entrera en vigueur dix jours après sa publication au Moniteur.

La loi fixera alors un cadre légal à la liberté tarifaire dans les contrats conclus entre le secteur hôtelier et les plateformes de réservation en ligne telles que Booking.com ou Expedia. Elle exclut désormais la clause de « la parité étroite » présente dans de nombreux contrats, qui interdit aux exploitants d’hôtels d’afficher sur leur site internet des tarifs inférieurs à ceux qui figurent sur les sites des centrales de réservation en ligne.

De telles dispositions étaient déjà en vigueur en France, en Italie, en Autriche et en Allemagne : la Belgique ne fait donc que leur emboîter le pas. Ensemble, ces cinq pays génèrent plus de la moitié des nuitées européennes. En Suisse, l’association des hôteliers Hotelleriesuisse a salué la décision belge et rappelé qu’une forte majorité du Conseil des États et du Conseil national a chargé le Conseil fédéral d’interdire les clauses de parité entravant la concurrence.

Des effets déjà mesurables

Les effets de l’interdiction des clauses de parité sont déjà mesurables. En France, les plateformes de réservation renvoient désormais aussi vers les sites de l’hôtelier qui, la plupart du temps, affichent des tarifs inférieurs. En Allemagne, les prix se sont ajustés aux coûts de la distribution.

Le canal de la vente en ligne directe, via le site web de l’établissement, redevient ainsi un «leader des prix». Cette concurrence des prix profite au consommateur sans pour autant nuire aux OTA. En Belgique, au moins un quart des réservations d’hôtels passent jusqu’ici par une plateforme du type Booking.com ou Expedia.

 

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