Influenceurs: la supercherie a du plomb dans l’aile

On vous aura prévenu : les « influenceurs », c’est moche, c’est cher et ça ne rapporte rien. Car si des marques mondialement connues, mais aussi des Offices de tourisme, dépensent des fortunes pour s’assurer une plus grande visibilité sur le web, le système ne repose que sur l’image et les chiffres avancés par les « influenceurs » eux-mêmes, qui sont quasiment impossibles à vérifier.

Faux profils, faux abonnés, faux commentaires…

D’après une étude réalisée par l’entreprise de cybersécurité Cheq et l’Université de Baltimore, les «faux influenceurs» auraient fait perdre aux marques 1,5 milliard d’euros l’année dernière. Un chiffre colossal, fruit d’un engouement irresponsable : sur 10.000 profils étudiés, un quart des comptes des abonnés des influenceurs sont faux.

Deux-tiers des marques ont eu affaire à des personnes qui achetaient des abonnés et des commentaires. Et les imposteurs vont encore plus loin en proposant régulièrement de faux «contenus sponsorisés» pour mieux crédibiliser leur profil.

La supercherie n’est cependant pas près de s’arrêter… D’après cette même étude, ce ne sont pas moins de 8,5 milliards de dollars qui devraient encore être investis dans les prochains mois par les sociétés pour les «stars» des réseaux sociaux. [Source : 20min.ch]

Petits escrocs

Portée par les agissements de petits escrocs, la dégradation de l’image des influenceurs eux-mêmes est arrivée à un point tel que les réseaux sociaux eux-mêmes veulent faire le ménage chez eux. Un des plus utilisés pour gruger les clients des influenceurs (euses), Instagram, teste depuis le mois de mai dernier au Canada le retrait des « j’aime » sur les photos et celui du nombre de vues sur les vidéos : il vient d’étendre cette mesure à six autres pays, l’Australie, l’Italie, l’Irlande, le Japon, le Brésil et la Nouvelle-Zélande. Les utilisateurs ne pourront donc plus savoir le nombre de « likes » que reçoivent leurs publications.

« Nous menons cette expérience parce que nous souhaitons que nos utilisateurs se concentrent sur les photos et les vidéos partagées, et non sur le nombre de ‘likes’ qu’ils recueillent », a déclaré à l’AFP un porte-parole d’Instagram.

Stanislas Lucien, Directeur Associé de Travel Insight, craint, lui, une potentielle désertification du réseau social, en particulier des instagrammeurs qui sont à la « course aux likes » et au développement de leur « communauté ». Et d’ajouter : « Quand on voit de quelle manière Facebook — « maison mère d’Instagram, ndlr —est déserté pour Instagram, on peut se demander s’il ne va pas y avoir un regain d’audience sur Facebook quand les influenceurs s’y déplaceront avec leurs communautés »

Quelles conséquences pour le tourisme ?

Quel effet cette mise à jour aura-t-elle sur l’attractivité des destinations touristiques ? La plus grande difficulté, toujours selon Stanislas Lucien, sera de dénicher des « influenceurs » qui ont une véritable influence au-delà de la création de contenu, qui suscitent des actes d’achat directement sur l’application. Un sacré challenge ! D’autant que ces « influenceurs » devront justifier leur influence auprès des marques avec des kits médias beaucoup plus détaillés qu’aujourd’hui.

Pour le spécialiste du marketing d’influence, les plateformes ayant développé des outils de mesure de l’influence seront contraintes de revoir leur positionnement ou de disparaître. Comme HypeAuditor, qui ne pourra plus donner d’indices d’influence sur les likes et les commentaires, mais simplement dire si c’est un influenceur qui fait appel à de l’achat d’abonnés sur des plateformes. C’est déjà un progrès…

Et si, plus simplement, on cessait de recourir à ces narcissistes incultes et inutiles qui, non contents de s’engraisser sur le dos des vrais auteurs, écrivains et journalistes, sabotent le travail de ceux-ci tout en cassant le marché ?

PagTour a dénoncé maintes fois ces pratiques (tapez « influenceur » dans le moteur de recherche de notre site) et continuera à le faire.

[Source : Tom.travel]

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