Grandeur et décadence

Le pharaonique projet de rénovation et du triplement de la gare du Nord à Paris est désormais abandonné. Après un feuilleton aux multiples rebondissements, la SNCF a arrêté les frais mardi soir. En cause un triplement du budget initial en trois ans… et une livraison prévue pas avant 2026 au mieux, soit avec trois ans de retard ! La compagnie ferroviaire française promet un plan B… dans 3 ans ?

Dans un communiqué surprise, SNCF Gares & Connexions, la filiale du groupe ferroviaire chargée de concevoir, de rénover et d’entretenir les stations, a annoncé mettre « fin au contrat de concession de la gare du Nord conclu avec Ceetrus en 2019 ».

Alors que la plus grande gare d’Europe (700.000 voyageurs quotidiens) devait être opérationnelle pour le coup d’envoi de la Coupe du monde de rugby de 2023 et l’ouverture des Jeux olympiques, en 2024, les retards successifs laissaient plutôt penser qu’elle ressemblerait plutôt à un immense chantier au moment où les yeux du monde entier seront tournés vers la France. Cerise sur le gâteau, selon Ceetrus (Groupe Auchan – ndlr), la fin des travaux ne serait pas attendue avant 2026, au plus tôt.

Un «nouveau projet de transformation»

« Compte tenu de ces dérives insupportables par rapport aux engagements contractuels de StatioNord (le consortium composé de Ceetrus à 66 % et de SNCF Gares & Connexions à 34 %), SNCF Gares & Connexions ne peut que constater la défaillance grave de son concessionnaire et prononcer sa déchéance », stipule le communiqué de la filiale du groupe ferroviaire.

La SNCF a tenu à justifier cet abandon du projet mené par Ceetrus, dont le budget initial était de 500 millions d’euros. Elle explique notamment avoir été informée en juillet dernier d’un « surcoût très important à prévoir », portant ainsi le coût global du projet à 1,5 milliard d’euros. Un prix qui ne permettait plus de trouver un équilibre économique.

La SNCF promet désormais « une adaptation rapide de la Gare du Nord » à la Coupe du monde de rugby en 2023 et aux JO de 2024, et «la conception d’un nouveau projet de transformation (…) élaboré en concertation étroite avec les acteurs publics concernés ». Budget alloué au plan de secours: 50 millions d’euros ! Grandeur et décadence.

Car, ce mercredi matin, le gouvernement français a demandé à la SNCF de mettre en place au plus vite « un plan B » afin de rénover la première gare d’Europe avant les JO de Paris de 2024 (et la coupe du monde de rugby, oubliée ?). Sera-t-elle seulement une gare «Potemkine» faute d’être une vitrine du savoir-faire français ? Ça en prend bien le chemin.

(Avec AFP)

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