Évadons nous à travers leurs regards…

Circuit de randonnée « Sous les Soleils de Lurçat »

Quel est le point commun entre Louis Malle, George Pompidou, Nino Ferrer, Françoise Sagan, Christian Signol, André Breton, Zadkine ou Champollion ? Le Lot… Une terre natale pour certains, d’adoption pour les autres mais dont le charme c’est sûr, les a conquis à jamais.

Étonnant ? Pas vraiment
Lumineuse avec ses pierres blanches chauffées par un soleil déjà méridional, fraiche avec ses forêts flirtant avec les rives du Lot, de la Dordogne et du Célé, le département dans son ensemble se prête à merveille aux inspirations d’artistes, aux pensées d’écrivains et aux regards de cinéastes.

Profitons de ce temps de pause pour s’évader dans les contrées du Lot à travers les ouvrages de Signol, de Sagan ou encore les films de Louis Malle

André Breton

C’est en venant participer au rassemblement organisé par les «Citoyens du Monde» en 1950 à Cahors que le poète surréaliste tombe sous le charme de Saint-Cirq Lapopie. Il écrira ici : «J’ai cessé de me désirer ailleurs». Il achète place du Carrol une ancienne auberge de mariniers et viendra y passer tous ses étés jusqu’à sa mort en 1966. Son passe-temps favori: ramasser sur les bords du Lot des agates, qu’il appelait « fruits de l’imagination de la nature ».

Sa venue a laissé des traces : Il s’impliquera trés fortement dans la route mondiale n°1. Ce projet est l’émanation des « Citoyens du monde », mouvement initié par Robert Sarrazac, ancien résistant et Gary Davis, pilote américain, en réaction aux horreurs de la seconde guerre mondiale.

En 1949, Cahors se déclare ville citoyenne du monde, bientôt suivie par 239 communes du Lot. Un an après est inauguré le premier tronçon de la route mondiale, « route de l’espoir » qui part de Cahors jusqu’à Saint-Cirq-Lapopie: 5.000 personnes y participent et écoutent le discours de Lord Boyd Orr, prix Nobel de la Paix. Aujourd’hui seules des bornes de cette route existent toujours…

Louis Malle

En 1966, le cinéaste acquiert sur le causse de Limogne une demeure perdue dans les chênes truffiers près de Lugagnac. Le silence du causse l’inspire et il tourne 2 films dans le Lot. Le premier en 1973, « Lacombe Lucien », l’histoire d’un jeune homme taiseux qui pendant la guerre, se laisse entrainer dans la milice.

Des scènes furent tournées à Arcambal et Figeac. L’hôtel du Viguier du Roy dans Figeac est d’ailleurs le théâtre de plusieurs scènes du film. L’acteur Pierre Blaize est « du pays », c’était un souhait de Louis Malle, de permettre à travers son personnage principal de retranscrire le « caractère franc de la population lotoise »…

Le second film tourné dans sa maison de Lugagnac en 1975 est « Black Moon ». C’est un film qui a été tourné en quelques jours seulement et qui est une expérience cinématographique sensorielle. Le Lot l’inspire… A voir ou revoir également, le film tourné par sa fille Justine Malle, « Jeunesse », sorti en 2013, qui est un hommage à son père et aux paysages du Causse.

Françoise Sagan et son fils Denis Westhoff

Née à Cajarc en 1935, pour elle, le Lot c’était avant tout le pays de son enfance où elle se ressourçait « Ce pays n’a pas changé. J’y retrouve une enfance exemplaire qui introduit dans ma vie une sorte de temps au ralenti, un temps sans cassure, sans brisure et sans bruit ». Selon Bernard Franck et ses amis, c’est l’endroit où elle était heureuse. Ses moments favoris : de grandes balades sur les causses au dessus de la vallée avec son chien « les causses, pour moi, c’est l’extraordinaire tranquillité d’esprit… c’est l’impression fantastique, rassurante que la France est vide. Ces causses interminables qui passent du rose au mauve puis au bleu nuit… »

« Bonjour Tristesse », « La Chamade », « Faux fuyants »,… autant d’ouvrages qui font d’elle l’une des plus grandes romancières françaises.

Quand ont rencontre pour la
première fois son fils, Denis Westhoff, ce qui frappe au-delà d’une voix, d’une gestuelle, c’est l’héritage de sang mais surtout de cœur qu’il porte à sa mère. Comme sa mère, son Lot à lui ce sont des souvenirs de paysages, de lieux, d’odeurs et d’ambiances qui n’ont pas changé. Beau, perdu, sauvage, nature, humain voilà les mots qu’il utilise pour décrire le pays lotois de son enfance.

Nino Ferrer et son fils Pierre Ferrari

C’est au début des années 70 que le chanteur vient s’installer dans le Lot avec sa famille. Nino Ferrer aimait ce lieu, ce territoire, ce paysage, cette nature que l’on nomme ici le Quercy Blanc.

Le succès de « La Maison près de la fontaine » et du « Sud » lui permet d’acheter « La Taillade », une maison près de Montcuq. Il y installe un studio de travail. En 1989, il enregistre une Marseillaise avec la chorale de Montcuq pour l’émission « Champs Élysées ». C’est dans cette maison familiale de Saint Cyprien tout près de Montcuq qu’il a vu grandir ses deux fils.

Quand Pierre Ferrari son fils ainé évoque ses souvenirs d’enfance, c’est un passage par les champs pour aller à l’école, les trajets en mobylette avec les copains et ce sentiment de liberté et de communion avec la nature. Devenu architecte, décorateur et directeur artistique pour le cinéma il a fait le choix récemment de quitter Paris et de revenir s’installer dans la maison familiale.

Revenir, cela signifie faire grandir ses enfants à son tour avec cette «qualité de vie propre au Lot ». Des produits d’exception, des paysages magiques, une nature qui s’offre à vous, un patrimoine remarquable, un ciel nocturne à vous couper le souffle et une chaleur humaine. Pour lui, ce territoire est « exclusif dans la simplicité ».

Christian Signol

Une maman lotoise, un papa périgourdin, né aux Quatre-Routes-du-Lot, on peut dire qu’il a des racines bien ancrées en Vallée de la Dordogne. Son attachement au Lot est toujours aussi fort aujourd’hui.

Quand on lui demande ses souvenirs d’enfance, remontent alors les balades du dimanche en famille à Padirac, Rocamadour, Pech-Merle ou encore Saint-Laurent-les-Tours. Celles-ci ont suscité au petit garçon qu’il était de « l’émerveillement ».

Cette beauté des lieux a largement inspiré l’écrivain dans ses ouvrages tels que « Les Cailloux Bleus » ou « Les Bonheurs d’Enfance » en passant par « La Rivière Espérance ». Il est le témoin d’une vie rurale passée qu’il retranscrit à travers la sincérité de ses personnages et la beauté des paysages. « Ce panneau sur la Nationale 20 en faisait un juste résumé : Ici le Lot, terre des merveilles ». Il a bâti une œuvre baignée par le parfum de sa terre et elle le vaut bien… En 2015 il fut consacré comme l’un des dix romanciers préférés des Français.

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