En France, 15 ports accueillent les croisiéristes

Si la France reste encore à la traîne sur le marché européen de la croisière, dont elle ne détient que 7 p.c., elle ne manque évidemment pas d’atouts pour que celui-ci se développe.

On dirait même que la croisière devrait occuper une place « naturelle » pour le premier pays européen par la longueur de son littoral (plus de 19.000 km), qui abrite l’un des plus gros et plus actifs chantiers navals du monde et a été à l’origine de marques prestigieuses comme le Normandy, les Croisières Paquet ou le paquebot France.

Plus qu’ailleurs, cependant, c’est l’offre qui tire la demande. Ainsi, de 600.000 passagers nationaux en 2015, le nombre de passagers est retombé à moins de 504.000 en 2017 suite à une réduction des capacités, notamment après la disparition de la compagnie Croisières de France. Mais avec la livraison de nouvelles unités, la courbe est repartie à la hausse en 2018 (520.000 passagers) et devrait poursuivre sa croissance cette année.

L’existence d’une quinzaine de ports susceptibles d’accueillir des navires de grande capacité est un atout supplémentaire pour le développement de la croisière en France. Voici lesquels, classés par ordre décroissant de nombre de passagers accueillis cette année :

Marseille est le premier port de croisières français et désormais l’un des plus importants d’Europe. Bénéficiant d’une situation privilégiée et d’infrastructures portuaires permettant l’accueil des plus grands paquebots, la capitale de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur dispose d’un aéroport international et d’une gare TGV qui facilitent les acheminements. Seul bémol : le vent qui, quelquefois, contraint les navires à aller s’amarrer dans le port voisin de Toulon.

Le cap des 2 millions de passagers devrait être atteint et même dépassé en 2020, en particulier du fait du positionnement chaque semaine en tête de ligne à Marseille de deux nouveaux paquebots géants, le Costa Smeralda (jusqu’à 6.518 passagers) et le MSC Grandiosa (6.634 passagers). Les retombées économiques locales sont estimées à 350 millions d’euros, dont 60% pour le port et les services associés.

Cannes est devenu cette année la deuxième escale française avec 147 visites de paquebots pour un total de 432.894 passagers. Si le nombre de navires y est resté relativement stable, le nombre de passagers entre 2018 et 2019 a connu un bond significatif, lié à la venue de paquebots à plus forte capacité.

Ajaccio, troisième port français pour la croisière, a connu une année stable, avec 420.000 passagers (419.989 passagers en 2018) pour un total de 171 escales. Le port de Corse du sud a perdu un gros habitué avec le départ de la compagnie allemande AIDA, mais compensé par le positionnement du MSC Seaview. La stratégie locale vise plutôt à préserver la qualité de cette escale très appréciée et à

 

veiller à ce que le trafic ne dépasse pas les 200 escales sur 10 mois d’activité.

Le Havre, rétrogradé à la quatrième place des ports de croisière français, a enregistré en 2019 une baisse importante de son trafic, qui ne devrait atteindre en cette fin de saison que 134 escales (360.000 passagers) contre 145 escales et 418.531 passagers l’an dernier. Le Havre a bénéficié en revanche, d’une belle croissance des croisières fluviales sur la Seine avec 133 escales et près de 17.000 passagers cette année, contre respectivement 106 escales et 12 800 l’an dernier.

Toulon, qui devrait terminer l’année autour de 180.000 passagers et plus de 85 escales, a réorienté sa politique commerciale vers les navires haut de gamme.  Dans le Var encore, Saint-Tropez s’est adjugé environ 170.000 passagers cette année.

Toujours en Méditerranée, Sète continue de battre des records avec 120.000 passagers et 78 escales espérés cette année. Le port occitan vise maintenant les embarquements grâce à la construction d’une gare maritime prévue pour être opérationnelle en 2023.

Cherbourg, de son côté, devrait enregistrer d’ici la fin de l’année au moins 57 escales pour un total de 85.000 passagers.

Rouen et Honfleur signent de nouveaux records d’affluence cette année, mais portés notamment par le 75ème anniversaire du débarquement du 6 juin 1944 et par l’Armada, le rendez-vous majeur des grands voiliers pour lequel plusieurs paquebots sont venus spécialement en Seine. Honfleur sert même de tête de ligne, avec par exemple trois embarquements réalisés en septembre par le Dumont d’Urville, le tout nouveau navire de Ponant. En tout, 90 escales étaient programmées cette année (61 à Honfleur et 29 à Rouen) contre 80 (54 à Honfleur et 26 à Rouen) en 2018, année où 58.000 croisiéristes ont été accueillis, dont 40.000 à Honfleur.

 

 

 

 

Bordeaux, 11ème du classement, reçoit de nombreuses unités de luxe et connait un beau succès grâce à sa notoriété mondiale, la possibilité pour les petits paquebots d’accoster en centre-ville et une action de promotion très dynamique et efficace auprès des armateurs. Cette année, le port girondin devrait accueillir 53 escales et 38.000 passagers, contre 44 escales et 33.300 passagers en 2018.

La Rochelle, en revanche, enregistre pour cette saison une forte baisse : 13 escales pour 8.000 passagers contre 29 escales et 29.000 passagers en 2018. Quant au port de Nantes Saint-Nazaire, 2019 sera une année catastrophique pour la croisière : seuls trois paquebots ont été accueillis, contre 8 escales en 2018.

Brest, continue de progresser avec cette année : 15 escales dont 7 inaugurales pour un total de 17.150 passagers, contre 14 escales et 16.172 passagers en 2018, 11.855 passagers en 2017 et seulement 6862 en 2016. Même tendance à Saint-Malo, où les petites unités se sont succédé ces derniers mois à un rythme soutenu.

[Avec Mer & Marine]


Cinq compagnies signent la « Charte bleue » à Marseille

Les trois principaux opérateurs fréquentant Marseille, Costa, MSC et RCCL, qui représentent à eux seuls 83% des escales et 93% des croisiéristes du port phocéen, ainsi que la compagnie française Ponant, ont été les premiers à signer la Charte Bleue, qui vise notamment à soutenir la mise en place d’un dispositif de branchement des navires sur le courant électrique terrestre afin de leur permettre d’éteindre leurs générateurs pendant les escales.
Ces compagnies s’engagent à recourir au projet de connexion électrique des navires à quai avec la perspective de pouvoir brancher dès la saison 2024 deux navires à quai simultanément. Les armateurs s’obligent également à manœuvrer, dès l’entrée dans la zone de régulation du port de Marseille-Fos, avec du gasoil désulfuré, des moyens équivalents comme les propulsions fonctionnant au Gaz Naturel Liquéfié (GNL) ou encore des systèmes de lavage des fumées conformes aux réglementations internationales et locales.
Les signataires de la Charte Bleue s’engagent également à favoriser la programmation à Marseille de navires GNL en contribuant au développement d’une filière d’avitaillement depuis les terminaux méthaniers de Fos. Le nouveau paquebot géant de Costa, en voie d’achèvement en Finlande, sera à compter du mois de décembre le premier doté de ce type de propulsion placé en tête de ligne Marseille, où il viendra chaque semaine.
La charte oblige enfin les paquebots à observer une vitesse maximale de 10 nœuds dans la zone pilotée en entrée comme en sortie du port de Marseille.
La région Sud (PACA) va largement y contribuer avec un plan de financement de 30 millions d’euros pour Marseille, Toulon et Nice, dont 9 millions destinés au premier et cofinancés par le port. Une décision récemment annoncée et qui a été un facteur déterminant pour décider les armateurs à s’engager dans la Charte Bleue.

 

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