Des sites de tourisme trop lents… quand on les trouve !

Seuls 20% des sites français de tourisme en ligne — et, n’en doutons pas, pas davantage en Belgique et ailleurs— offrent une expérience utilisateur satisfaisante, selon une étude de la société Quadran, experte en optimisation des performances des sites web, qui a établi un classement comparatif de la vitesse de 30 sites leaders du e-tourisme en France et du « ressenti » de leurs utilisateurs.

En tête : Blablacar, Liligo, l’Office de Tourisme de Paris (tout de même !), TUI et Ventes Privées Voyages. Quant à Airbnb, Air France, le Club Med, Hotels.com, entre autres, ils n’obtiennent qu’un résultat moyen. Le score est franchement « mauvais », selon l’étude, pour Accorhotels, Booking, Disneyland Paris, Expedia, Lastminute, l’Office du Tourisme de Nice, Ryanair, Thomas Cook et même VoyageSncf, pourtant leader indéboulonnable, pour ne citer qu’eux.

site-de-lot-parisPréoccupant

C’est un résultat préoccupant, quand on sait que le numérique est un des piliers de la stratégie visant à atteindre — et ce n’est pas gagné ! — l’objectif de 100 millions de touristes accueillis en France en 2020. On sait pourtant depuis longtemps que la patience est la qualité la moins répandue chez les internautes : qu’une page mette un peu trop de temps à s’afficher, et il va voir ailleurs !

Des fichiers trop lourds

On ne peut plus guère, aujourd’hui, invoquer la lenteur du réseau, ni celle des serveurs : la réalité est, tout simplement, que les pages des sites web sont devenues de plus en plus « lourdes » : fichiers vidéo trop lourds, images insuffisamment compressées, scripts de retargeting, etc. Et avec le mobile, ça ne pardonne pas !

site-de-lot-niceEn février 2016, note le consultant Thierry Gaillard, le poids moyen des 100 pages les plus visitées dans le monde était de 1,38Mo, mais beaucoup de pages de sites internet touristiques sont (beaucoup) plus lourdes.

Aucune image ne devrait dépasser 100 ko. C’est pourtant simple, non ?

Les noms de domaine : quelle pagaille !

Il y a d’autres choses qui ne vont pas. En France, il n’existe aucune norme commune, comme on aurait voulu s’y attendre, dans la forme du nom de domaine… Ce que la récente réforme des Régions, qui n’est pas toujours bien acceptée par tout le monde, n’arrangera probablement pas.

Comment deviner que http://sunfrance.com/ est l’adresse de (l’ancienne) Région Languedoc-Roussillon, devenue Occitanie, plutôt que celle, tout aussi ensoleillée, de la Côte d’Azur, dont le site guiderviera.com n’existe tout simplement plus, remplacé par http://tourismepaca.fr/? Comment savoir que www.visaloire.com n’est pas le site du département cher à Arnaud Montebourg, mais bien celui de la vallée de la Loire, qui a (heureusement) cessé d’utiliser l’adresse http://crtpdl.com/? Comment démasquer les honteux, qui dissimulent la Saône et Loire sous l’appellation Bourgogne du Sud (http://www.bourgogne-du-sud.com/) ou la Seine-Saint Denis sous celle de http://www.tourisme93.com/?

Et les adresses e-mail, donc !

Du côté des adresses e-mail de contact, c’est pire encore. Près du quart des Comités Départementaux, mais aussi des Comités Régionaux de Tourisme, ont changé d’adresse depuis cinq ans. Entre les gentils bienvenue@cdt-haute-garonne.fr, bonjour@aube-champagne.com, et autres info@ohlaloireatlantique.com, il y a ceux qui se répètent, comme crt.midi-pyrenees@crtmp.com, tourism-crtb@tourismebretagne.com ou encore cdt47@tourisme-lotetgaronne.com ou cdt51@tourisme-en-champagne.com, les administratifs, comme direction@vendee-tourisme.com ou documentation@audetourisme.com, mais aussi les cumulards de dordogne.perigord.tourisme@wanadoo.fr

Le poids de l’Histoire

Le nom des anciennes provinces correspondant rarement à ceux des régions ou des départements d’aujourd’hui, il faut avoir de bonnes notions d’histoire et de géographie pour comprendre que berrylindretourisme@berry.fr est l’adresse du département de l’Indre, que crt@franche-comte.org est celle du Jura, et de solides notions de géographie administrative pour déchiffrer les info@tourisme82.com et autres contact@cdt40.com, dont le site n’est d’ailleurs pas installé sous cette appellation mais bien sous celle de www.tourismelandes.com. Si cdt51@tourisme-en-champagne.com met en avant sa production viticole plutôt que le département de la Marne, il renvoie à une région en passe de fusionner avec sa voisine Alsace-Lorraine pour former celle du Grand-Est… Mais que dire alors des cdt@tourisme77.fr, info@tourisme82.com et autres tourisme@cdt54.fr ?

Heureusement qu’il y a Google !  

Qui a dit que l’organisation du tourisme en France était un mille-feuilles ? Heureusement, il y a Google ! Si vous rêvez de découvrir l’arrière-pays de Montélimar, il vous suffira de taper le nom de la capitale mondiale du nougat pour découvrir que vous serez en Drôme (http://www.ladrometourisme.com/fr/). Il est déjà difficile de se souvenir que Saint-Brieuc, en Bretagne, est le chef-lieu des Côtes d’Armor, qui s’appelaient Côtes-du-Nord jusqu’en 1990 (on est Breton ou on ne l’est pas !) pour encore se souvenir que leur adresse e-mail est cad@cad22.com, on se demande pourquoi…

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

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