Des crémations expérimentales au Préhistomuseum…

… menées par une équipe universitaire de l'ULB/VUB/UGent (CRUMBEL)

Site culturel et touristique, le Préhistomuseum est aussi un lieu scientifique. Ces jeudi et vendredi, il sera le théâtre d’un événement exceptionnel grâce à une équipe universitaire de l’ULB/VUB/UGent. Des crémations expérimentales auront lieu avec pour principal objectif la détection de la présence de vêtements portés par les défunts durant leurs crémations.

Cette activité rare est menée dans le cadre du projet belge EOS CRUMBEL, qui étudie les collections d’os incinérés trouvés en Belgique et datant du Néolithique au début du Moyen Âge.

« Je souhaite particulièrement étudier si les défunts portaient des chaussures ou non » explique Kevin Salesse, chercheur en archéologie et anthropologie à l’Université Libre de Bruxelles et employé dans le cadre du projet belge EOS CRUMBEL.

« Les chaussures sont les pièces vestimentaires les plus résistantes au feu. Elles représentent donc un très bon indicateur pour discuter si l’individu était habillé ou non. »

Concrètement, plusieurs bûchers (env. 1 x 1 x 1 m) seront installés et enflammés jeudi (en fin de matinée) sur le site de la forêt de Ramioul.

Ils seront construits selon un plan strict établi pour contrôler au maximum les paramètres d’intérêt. Dans chaque bûcher, trois pieds de cochon provenant du même animal seront déposés à un même niveau.

D’un dispositif à l’autre, la position changera (haut, milieu, bas). Un pied sera brûlé nu, un pied sera chaussé dans une pochette de cuir fermée de tout côté, un pied sera inséré dans une chaussette de cuir (donc ouvert sur un bord).

Vendredi, après la crémation, les bûchers seront fouillés selon les règles de l’archéo-anthropologie avec un enregistrement précis. « Les os prélevés seront ensuite analysés en laboratoire par analyses biogéochimiques (isotopiques, infrarouge, etc.) » précise Kevin Salesse.

« Pour limiter la variabilité isotopique, le cuir sera le même utilisé dans tous les cas de figure (produit avec un tannage végétal, acquis en Suisse et déjà utilisé en archéologie expérimentale). De même, le bois proviendra d’un même lot de troncs d’arbres, issu d’une petite parcelle à la frontière franco-belge. Les bûches seront pré-tronçonnées aux dimensions souhaitées. »

Des membres de l’équipe scientifique expliqueront aux visiteurs l’objectif et le déroulement de leurs expérimentations.