Boch, un oiseau pour le chat?

J’ignore si cette expression a cours ailleurs qu’à Liège, elle signifie qu’une personne en mauvaise santé n’en a plus pour très longtemps à vivre.

Revenons en à Boch La Louvière

Dans les années 80, je m’en souviens parce que j’étais en poste au cabinet ministériel des affaires économiques, la Région wallonne s’est beaucoup occupée de Boch et y a investi des deniers publics pour essayer de sauver quelques emplois. C’est toujours la même histoire, mais quand ça ne va plus, ça ne va plus de new Boch en novi Boch, l’usine a quand même terminé par la fermeture.

C’est alors que qu’un penseur en chambre a trouvé qu’il fallait sauver l’outil et créer un musée, non, un centre culturel ! Il faut dire que les hommes politiques hennuyers s’y entendent quand il s’agit de faire cracher l’Europe au bassinet.

On a sauvé un four bouteille, la belle affaire !

il y en a encore un à Sarreguemines et celui qui voudrait vraiment voir à quoi ça ressemble, n’aurait pas bien loin à aller. La grande idée était (sur papier) de recréer quelques emplois (précaires bien entendu, mais qui rapporteraient toujours quelques voix).

Après la fermeture de la fabrique, s’oriente-t-on vers une fermeture du musée ? Il semble que si sur le petit navire les vivres vinrent à manquer, ici ce sont les finances qui ne suivent plus.

Dommage car il est intéressant. La triste vérité, c’est que les musées n’intéressent plus grand monde. Une visite de musée vous fera certainement croiser quelques personnes d’âge mûr, même très mûr. Quand j’ai visité Boch La Louvière, il n’y avait pas un chat, même pas celui qui va croquer l’oiseau.

Je suppose que la jeunesse préfère les visites virtuelles

Pourtant, visiter le site de l’ancienne faïencerie c’est intéressant à plus d’un titre. En effet, au-delà de l’esthétique des œuvres réalisées, on se rend compte à quel point l’existence de la ville de La Louvière est liée à celle de cette usine de faïence. Au début, il n’y avait rien.

Rien qu’un terrain bien situé près d’axes de communication où un membre de la famille Boch (du Luxembourg) a décidé de venir implanter une usine au XIXème siècle, car après que le GD ait retrouvé son indépendance, il craignait de perdre la clientèle belge.

Tout naturellement, des hommes en recherche de travail sont venus se faire embaucher et c’est ainsi qu’est née la ville de La Louvière. En effet à l’époque, les ouvriers se rendaient au boulot à pied ou peut-être en vélo, et donc cherchaient à se loger au plus près de l’usine qui les occupait.

Tout ceci pour vous expliquer que la ville qui s’est créée avec l’usine Boch est entrain de mourir. C’est triste à constater, mais faut-il espérer qu’un centre culturel va faire sauter de joie des personnes en détresse financière ?

On vote à la fin du mois, les politiciens feraient bien de faire preuve de bon sens et de songer qu’il faut investir dans l’avenir. En effet, si on veut conserver la trace de tout ce qui fut nos fleurons industriels, on peu demain faire un musée à Cockrill, un autre des ACEC et à Herstal, un musée des motos, mais ça, ce serait peut-être plus susceptible d’attirer du monde.

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