Ce sera peut-être la dernière fois cette année qu’il faudra changer d’heure deux fois, du moins si tous les États européens suivent les recommandations du Parlement Européen, qui a adopté hier une résolution en ce sens par 384 voix contre (tout de même) 549.

Adoptée en 1976 dans la foulée du deuxième choc pétrolier, la mesure avait cependant été en vigueur en France durant la Première guerre et jusqu’en 1945, visant essentiellement à réaliser des économies d’énergie, notamment dans l’éclairage public. L’utilité économique de la mesure n’a cependant jamais été démontrée.

Surtout au regard des coûts supplémentaires qu’elle induit, ne serait-ce que dans l’adaptation des horaires des compagnies de transport, aérien, ferroviaire ou maritime. Sans parler des erreurs inévitables, et pas seulement dans le chef de ceux qui se lèvent trop tard, ou trop tôt, à chaque fois…

Aujourd’hui, plus personne ne voit encore le moindre avantage à conserver cette pratique qui, si elle peut-avoir été utile il y a 50 ans, et rien n’est moins sûr, agace surtout tout le monde, de Reykjavik à Athènes et de Lisbonne à Varsovie.

Un impact sur la santé et la sécurité

Le Parlement Européen n’a cependant pas pris sa décision à la légère. Au préalable, il a demandé à de récents Prix Nobel de médecine leurs avis sur la question. Et cet avis est sans appel : 20 % des personnes connaîtraient des problèmes de santé pour « synchroniser » le changement d’heure.

Les enfants sont particulièrement concernés. Le passage à l’heure d’hiver aurait aussi un impact sur la sécurité routière, avec une hausse du nombre d’accidents de piétons le soir. D’autres rapports médicaux soulignent un lien entre changement d’heure, consommation de somnifères et suicides.

Notons que le changement d’heure, deux fois par an, est d’abord une « invention » européenne : si de nombreux pays extra-européens en ont adopté la pratique, celle-ci est loin d’être généralisée. Et la Russie, qui avait suivi le mouvement, l’a abandonnée en 2011.

Cela étant, le vote du Parlement Européen n’est encore qu’une recommandation.  Car pour que la résolution devienne applicable, il faudra l’assentiment des dirigeants des 28 Etats membres de l’UE. Ce qui n’empêcherait en rien les pays non membres de faire ce qu’ils veulent.

On voit mal, cependant, ce qui empêcherait les 28 — tant que la Grande-Bretagne en fait encore partie — de s’accorder unanimement lors d’un prochain Conseil des ministres. La Belgique et la France se retrouveraient alors définitivement à GMT+1.

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