Etihad promettait de redresser Alitalia, il y a encore quelques mois. Mais le constat est toujours aussi catastrophique. Les pertes sont abyssales et la compagnie aérienne doit encore supprimer des emplois et clouer des avions au sol. On se pose des questions sur de futures alliances.
Alitalia doit encore vivre sous infusion
Alitalia pourrait réduire jusqu’à 2.000 emplois (sur près de 13 000) et supprimer au moins 20 appareils de sa flotte. La compagnie restera encore déficitaire pendant au moins trois ans. C’est le constat consternant que fait Etihad un des gros actionnaires de la compagnie italienne.
Un revers pour Etihad et pour le gouvernement italien
Un déclin de la compagnie italienne serait un échec cuisant pour Etihad. Il faut reconnaitre que son autre investissement sur Air Berlin, n’aura pas été également une grande réussite.
Si les pertes se creusent, Etihad pourrait tirer sa révérence comme l’avait fait Air France, il y a quelques années. Cela représenterait également un échec pour le gouvernement italien, qui considère Alitalia comme un atout stratégique mais aussi une fierté nationale.
Alitalia perd un demi-million d’euros par jour
Alitalia continue de perdre de l’argent. Elle a besoin d’argent pour investir dans ses activités à long terme, mais ses actionnaires italiens ne sont pas disposés à investir davantage.
Le groupe d’actionnaires italiens, qui contrôlent 51% des parts sont deux grandes banques italiennes UniCredit et Intesa.
Mais celles-ci ont depuis longtemps cessé de prendre une part active dans la compagnie aérienne. Par ailleurs, il ne semble pas qu’Etihad puisse à nouveau investir dans un contexte difficile pour les monarchies du Golfe.
On retrouve toujours les mêmes coupables
Ryanair reste toujours l’ennemi des grandes compagnies régulières. On accuse la low-cost de mettre une pression trop forte en Italie. Par ailleurs, les syndicats semblent entraver les efforts de la compagnie aérienne pour une réduction des coûts. On retrouve les mêmes arguments en France ou en Allemagne. Mais la vérité est ailleurs. Il est très difficile de redresser une compagnie malade qui aurait dû faire sa révolution il y a bien longtemps.
Les états ont une grande responsabilité
Les pays cherchent à garder leur compagnie aérienne nationale à tout prix dans un marché où les règles de la concurrence ont été profondément modifiées.
L’Europe a fait naître la concurrence sans pour autant harmoniser les impôts, les charges, les taxes entre les pays.Les concentrations ont eu lieu mais elles ne sont pas terminées. Alitalia devra comme Air France rejoindre un grand groupe européen. Il faudra mettre un mouchoir sur sa fierté nationale.
Les rumeurs vont bon train
Les médias italiens ont suggéré que Lufthansa pourrait prendre une participation dans Alitalia, mais les deux compagnies ont nié ces rumeurs. Pourtant la compagnie allemande a loué une partie de la flotte d’Air Berlin qui appartient à Etihad.
Alitalia reste un acteur minuscule dans le trafic intercontinental et pourrait rejoindre après une cure d’amaigrissement, un groupe très gourmand. Dans tous les cas, la compagnie italienne devra trouver une solution rapidement.