Affaire Aigle Azur : le «J’accuse» des agences de voyages françaises!

Le sinistre d’Aigle Azur, 36e défaillance de compagnies aériennes au cours des deux dernières années, traduit la fragilité de certains acteurs du transport aérien. Dans une première phase, l’équipe des Entreprises du Voyage s’est efforcée d’assister les agences face aux problèmes qu’elles rencontraient. Aujourd’hui, nous faisons le constat de la légèreté avec laquelle a été géré cette défaillance :

Franz Yvelin, PDG d’Aigle Azur, a laissé croire que la trésorerie disponible permettrait de poursuivre les vols afin de rapatrier les clients. Cette attitude relève de l’escroquerie.

Hélène Bourbouloux, administrateur provisoire d’Aigle Azur nommée par le tribunal de commerce, a trompé les clients et les agents de voyages en programmant volontairement, sur le site d’Aigle Azur, les vols jusqu’au lundi 9 septembre pour les interrompre brutalement le vendredi 6. Cette manipulation est à porter au crédit du mensonge, ou de l’incompétence. Ou des deux.

Le CIRI (Ministère de l’économie) qui suivait ce dossier s’est laissé anesthésier et n’a même pas été en mesure de faire rapatrier les fonds disponibles en Algérie.

IATA a suspendu Aigle Azur du BSP France le 7 septembre, puis, par une pirouette réglementaire dont elle a le secret a fait rétroagir cette suspension au 16 août, annulant ainsi toutes les opérations comptables intervenues pendant trois semaines, notamment les remboursements. Cette attitude, conforme à la Résolution 850F, prouve une nouvelle fois qu’en édictant elle-même les lois qui régissent ses rapports avec la distribution, IATA ne protège que les intérêts des compagnies aériennes et fait preuve d’un mépris condescendant à l’égard des distributeurs et des passagers.

Les relations de IATA avec les agences de voyages sont inéquitables et déséquilibrées. En s’opposant à toute forme de garantie, les compagnies aériennes qui composent IATA sont co-responsables de cette situation insupportable.

Les Entreprises du Voyage ont pour mission de protéger les intérêts des adhérents.

– Nous travaillons sur toutes les pistes juridiques qui pourraient permettre de mettre en cause la responsabilité de l’administrateur judiciaire et de IATA.

– Nous le faisons depuis des années en mettant la pression sur IATA afin qu’elle impose à ses membres (compagnies aériennes) des garanties bancaires basées sur des critères bilanciels similaires à ceux qu’exige IATA des agences de voyages. Ou, que IATA ne libère les fonds déposés par les agences de voyages pour le compte des compagnies aériennes qu’une fois le voyage intégralement effectué.

– Nous intervenons fermement auprès des ministres concernés (Économie, Transport, Tourisme) afin qu’ils prévoient, dans le projet de loi sur le transport aérien, d’exiger des compagnies exerçant sur le marché français soit la constitution d’une «caisse de garantie», soit la souscription d’assurances garantissant les fonds déposés par les agences de voyages et les clients sur le même modèle que la garantie totale des fonds déposés par les clients exigée des agents de voyages pour leur immatriculation.

Bien évidemment, toutes les actions coordonnées qui nous aiderons à obtenir gain de cause auprès de IATA et des pouvoirs publics, sont les bienvenues et nous les saluons.

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