Aérien et maritime,
les secteurs les plus touchés

Compagnies aériennes et de croisières vont terriblement souffrir de la crise du Coronavirus. Pour les premières, qui avaient enfin réussi — bien sûr en moyenne — à reconstituer leurs réserves et à gagner enfin un peu d’argent, tout est à recommencer : la perte attendue effacerait tous les bénéfices réalisés depuis quatre ans.

Pour les secondes, ce sont leurs investissements colossaux qui vont sans doute être remis en cause, alors que des croisières au départ de Marseille ne trouvent pas toujours acheteurs à 400 €… N’oublions pas non plus l’hôtellerie, en particulier dans une Italie entièrement confinée: en fait, ce sont toutes les composantes du tourisme qui sont aujourd’hui «contaminées».

Le Coronavirus pourrait coûter plus de 100 milliards aux compagnies aériennes

Selon la dernière estimation de l’association du transport aérien international (IATA), la perte de chiffre d’affaires pour les compagnies aériennes en 2020 pourrait se situer entre 63 et 113 milliards de dollars selon le scénario retenu, pour un chiffre d’affaires de 838 milliards de dollars en 2019.

Après Flybe, qui ?

Flybe pourrait n’être pas la seule compagnie européenne victime du virus. Alitalia et dans une moindre mesure Norwegian sont également dans le rouge et ne doivent leur survie qu’au soutien de leurs bailleurs de fonds : l’État italien pour l’un et la banque norvégienne DNB pour l’autre.

Ailleurs dans le monde, c’est également le cas d’Air India, Malaysia Airlines, South African Airways, Kenya Airways, Thai et Etihad, pour ne parler que des plus connues, qui ne doivent toutes leur survie qu’à la générosité de leurs gouvernements. [Source : Les Echos]

Croisières: «entre baisse significative et effondrement»

Pour l’industrie de la croisière, on n’a encore aucune idées des chiffres, mais elle pourrait connaitre sa pire crise depuis celle qui avait suivi les attentats du 11 septembre 2001. « Ce n’est pas la dangerosité du covid-19 qui pose problème, le nouveau coronavirus venu de Chine étant bien moins meurtrier que les grippes saisonnières. Ce qui met en difficulté l’économie, et en particulier l’industrie des vacances, ce sont les mesures prises pour endiguer l’épidémie qui dissuadent de nombreux vacanciers, tout comme une certaine hystérie qui entoure la maladie, à l’image des magasins dévalisés par des citoyens agissant comme si l’on était en temps de guerre », observe finement notre confrère Mer & Marine.

 « Nous sommes entre une baisse significative et un effondrement des réservations », confie-t-on chez un opérateur majeur du secteur, des baisses qui seraient de l’ordre de 20 à 50%.

Des navires à l’arrêt

Alors qu’une dizaine de paquebots sont toujours à l’arrêt entre l’Asie et l’Australie, et que de nombreux changements d’itinéraires sont intervenus ces dernières semaines pour éviter les zones à risques, les compagnies ont pris toutes les mesures possibles pour éviter que le coronavirus arrive sur les navires : contrôles de température à l’embarquement et parfois à chaque escale, interdiction de monter à bord pour toute personne venant ou étant passée dans les 14 à 30 derniers jours dans les zones touchées par le coronavirus, ainsi que celles souffrant des symptômes comme la fièvre ou une forte toux, etc.

Report de commandes à prévoir

Les trois majors de la croisière ont vu le cours de leurs actions pratiquement divisé par deux depuis le mois de janvier.

Une très mauvaise nouvelle pour ces armateurs, qui ont surfé ces dernières années sur une croissance soutenue et constante, leur permettant de lancer des investissements colossaux pour développer leur flotte, quitte à atteindre des niveaux d’endettement très élevés en profitant de ce que certains experts estiment être une bulle spéculative.

Le report de certaines commandes de navires est sans doute à prévoir. Ce seront donc les chantiers navals qui, par ricochet, seront touchés à leur tour. La crise actuelle va en tous cas avoir pour les compagnies un coût très élevé, qui pourrait au-delà d’une pause dans les investissements, se traduire aussi par des plans sociaux, craint notre confrère.

[Source : Mer et Marine]

1 COMMENTAIRE

  1. Outre les compagnies aériennes, de croisières et les hôtels, il y a également les restaurants et les autocaristes.
    Les autocaristes de Bruxelles travaillant dans l’incoming de touristes Chinois et Américains enregistrent de nombreuses annulations. Certaines groupes belges commencent à annuler des sorties (vers expositions et foires). Il y a des centaines de voyages en autocar réservés vers l’Italie pour les vacances de Pâques, qui risquent d’être annulés si la situation en Italie ne se redresse pas rapidement.
    Ensuite il y a le ralentissement des demandes de prix et des réservations, qui touchent apperement tous les autocaristes belges.

    La FBAA (Fédération Belge des entreprises d’Autocars et Autobus) recense actuellement les pertes auprès de ses membres (+/- 80% des entreprises belges). Pour tout le secteur, les pertes seront probablement considérables, beaucoup d’autocaristes considèrent déjà que Covid19 pourrait avoir un ipact aussi négatif que le 11/09/2001…

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