Qui en Europe ne connaît pas, de nom au moins, la Riviera Maya, un rêve de vacances dorées sur des plages de sable blanc d’une clarté lumineuse qui contraste avec les tons émeraude des eaux tièdes de la mer des Caraïbes. Mais le Mexique a la chance d’être baigné par deux océans et il offre sur sa côte pacifique avec la Bahía de las Banderas une superbe alternative à la Riviera Maya pour ceux qui veulent plonger dans un monde plus sauvage.
Cette baie est non seulement la plus grande du Mexique mais aussi une des plus profondes et des plus belles du continent américain. Son curieux nom, baie des Drapeaux, lui a été donné par les conquistadors qui sont accueillis lors de leur arrivée sur la côte en 1524 par de nombreuses lances indigènes dressées comme autant de fanions. Des pirates vont s’y installer dans un premier temps puis des prospecteurs lorsque des mines d’argent, d’or et de cuivre seront découvertes dans le village voisin de Cuale. Au début du 20ème siècle, Las Peñas, le petit port de pêche d’origine rebaptisé pour l’occasion Puerto Vallarta, est aménagé pour transporter le précieux métal. Mais le filon s’épuise rapidement et la baie retourne à une vie traditionnelle plus paisible.
Puerto Vallarta, le petit St-Tropez du Mexique
En 1963, le cinéaste John Huston trouve ici le décor idéal d’un de ses films cultes La nuit de l’Iguane. La découverte de ce petit paradis léché par les eaux tièdes de l’océan Pacifique et cerné par les majestueuses montagnes tapissées de jungle tropicale de la Sierra Madre devient rapidement le lieu d’escapade de prédilection des stars du cinéma américain. Richard Burton et Liz Taylor y abritèrent leurs amours torrides dans une jolie résidence qui surplombe la baie, la casa Kimberley qui a ouvert ses portes comme boutique hôtel.
Pour le village, c’est le début d’une incroyable propulsion sur la scène internationale au point qu’aujourd’hui Puerto Vallarta peut se targuer de recevoir près de trois millions de visiteurs par an. L’été, ce sont les Mexicains qui affluent dans la station balnéaire, l’hiver ce sont les touristes du nord qui viennent prendre le soleil et oublier ici leurs hivers rudes.
Avec ses maisons blanches drapées de bougainvilliers, chapeautées de tuiles rouges et accrochées aux flancs de la colline, avec ses rues pavées étroites et ses multiples escaliers, avec son église Notre-Dame de Guadalupe dont le clocher est surmonté d’une impressionnante couronne soutenue par huit anges de pierre, le vieux centre de la ville a conservé le charme des villages typiques mexicains. Depuis 1936, le lieu historique le plus emblématique n’en reste pas moins le Malecón, cette longue promenade d’un kilomètre en bord de mer, jalonnée de galeries d’art, de boutiques d’artisanats locaux, de bijouteries, d’agences de voyages et de terrasses ombragées.
Le Malecón est aussi connu pour son musée en plein air de belles sculptures contemporaines en bronze, près d’une vingtaine qui s’échelonnent tout au long du front de mer, invitant les touristes à prendre des photos souvenirs quelque peu insolites. Plus humbles, plus éphémères aussi mais non moins intrigantes, des statues de pierre et des sculptures de sable créées par des artisans anonymes animent la plage et attirent le regard.
Le Malecón est aussi l’incontournable rendez-vous de tous à l’heure du coucher de soleil, un spectacle naturel magique qui ne lasse jamais. C’est un peu comme si la vie s’arrêtait pour chacun, absorbé par la contemplation du ballet de formes et de couleurs qui transforment les eaux de l’océan en un festival de teintes dorées, cuivrées, cramoisies et pourpres. Dès que le disque d’or a plongé derrière la ligne d’horizon, la vie reprend au rythme nonchalant des familles mexicaines qui se promènent sur le Malecón jusqu’aux arches en pierres, en face du zócalo, là où se produisent des orchestres de mariachis, l’occasion pour les plus festifs d’entamer un pas de danse.
Plus au sud, deux petits ponts permettent de traverser la rivière Cuale qui scinde la ville en deux en dessinant un îlot peu avant de se jeter dans la baie. Entièrement piétonnier, c’est un coin de verdure et de fraîcheur qui attire les promeneurs tentés par un marché d’artisanat tentaculaire où se vendent des produits de tout le Mexique. Au-delà des passerelles qui enjambent la rivière commence la Zona Romántica, lieu de réjouissances festives comme dans toute station balnéaire qui se respecte. Les restaurants y sont nombreux mais le plus fameux d’entre eux se trouve dans la vieille ville, au cœur du quartier où se rencontrent les plus belles galeries d’art.
Ouvert depuis une vingtaine d’années, le Café des Artistes demeure une des tables les plus courues. Il est vrai que le cadre même du restaurant mérite le détour avec sa salle à manger construite sur une terrasse mezzanine encerclée d’un jardin où croissent de hauts arbres. Thierry Blouet, français d’origine vivant au Mexique depuis plusieurs années, y propose une cuisine fusion où les saveurs et produits mexicains sont rehaussés dans des préparations raffinées. Thierry Blouet est aussi l’initiateur du Festival Gourmet qui se tient chaque année en novembre à Puerto Vallarta depuis 1995, l’occasion de réunir dans la petite ville plusieurs grandes pointures internationales de la haute cuisine qui partagent leur expertise pour le plus grand plaisir des gourmands. (A suivre)
Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux
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Infos : www.voyages-au-mexique.fr/puerto-vallarta-le-guide-complet/ ou encore www.destinationmexique.com
Gastronomie : La côte est un paradis gastronomique. Les fruits de mer et les poissons sont bien sûr au menu de toutes les tables, que ce soit dans les stands de tacos, sur la plage ou dans les restaurants élégants. A découvrir entre autres les tamales aux crevettes, les poissons grillés, la soupe de crevettes, les cebiches souvent cuisinés avec du poisson scie, les poulpes au vinaigre, les palourdes et les cocktails aux fruits de mer. De plus on ne peut manquer à la tradition hebdomadaire du fameux pozole blanco rojo ou verde, à savoir plus ou moins épicé, et su botana, une assiette de légumes crus (radis, avocat, oignon, tortilla, chile, taquitos) à plonger dans le bouillon de poulet ou de porc. Une bonne table : Welcome – Cafe des Artistes