Gabegie politique
Pour des professeurs étrangers d’économie politique, la Belgique est un modèle qui a su concilier un peuple du Nord (les Flamands) à un peuple latin (les Wallons), avec une pointe de germanophonie et des « zinnekes » (Bruxelles) pour épicer le tout. Dire que « tout baigne » serait très exagéré. Certes, sur les plages françaises, quand Flamands, Wallons et Bruxellois se retrouvent, c’est plutôt la fête et les amitiés sont sincères – souvent unies par le sport, la musique, le cinéma, et, oui, un léger sentiment de fierté nationale -, mais, « intra muros », on se chamaille beaucoup (trop).
Le problème est que la Belgique est un puzzle institutionnel – pas facile de l’expliquer en deux minutes -, ce qu’on appelle chez nous une « lasagne institutionnelle » (mille-feuilles aurait été plus délicat et sans viande de cheval). On a créé des régions, des communautés, des intercommunales, en plus du fédéral et des provinces. On a aussi réparti les compétences, mais comme elles se chevauchent parfois (c’est la lasagne), on arrive à avoir neuf ministres ou responsables de la santé, ce qui est bien pratique, lorsqu’il s’agit de se renvoyer la balle. Les bourgmestres des communes touchées par les inondations de 2021 en savent quelque chose : un dossier est toujours bloqué « quelque part », même en cas d’urgence. A se demander si la Belgique ne fonctionnerait pas mieux uniquement par le bénévolat.
Parce que cela coûte très cher. Dans ce pays de 11,56 millions d’habitants, on compte actuellement 18 ministres et secrétaires d’Etat, 36 ministres régionaux, 7 de la Communauté française, 4 des Cantons de l’Est. On peut ajouter 407 parlementaires des régions et communauté française (les Flamands ont rassemblé tout ça), 10 gouverneurs, 60 députés provinciaux, mais aussi 574 conseillers provinciaux et plein d’élus communaux. Je n’ai pas tout mentionné. Total : 23.778 mandats politiques, soit 2 élus par 1.000 habitants grosso modo. Et comme le relevait un quotidien belge, il y a quelques semaines, cela fait, à raison de 3.000 euros en moyenne de salaires distribués, quand même près de 72 millions d’EUR sur une base annuelle.
En Chine, la population actuelle tourne autour des 1,4 milliard d’individus, soit 121,3 fois plus que la Belgique. S’ils fonctionnaient comme nous, ils auraient déjà 2.183 ministres fédéraux, le double de ministres régionaux pour la Haute Asie (Tibet), l’Asie centrale (Ouïghours) et la Mongolie, soit 4.367. Et pour faire le total, 292.469 élus, conseillers, etc. Vous allez me dire que c’est sans doute le cas, puisque tout le monde travaille pour l’Etat. Peut-être, mais les décisions ne partent pas dans tous les sens. Et les non-décisions sont sanctionnées.
La citation du début
« Avant de dire que tu es vieux, assure-toi que tu n’as pas une dernière connerie à faire. » (Yves Bouüaert)
Variole du singe
Les pustules de la variole du singe que les télévisions nous présentent midi et soir à l’heure des repas ne sont pas très ragoûtantes, alors qu’on va « flouter » un type victime d’une estafilade. En tout cas, j’aimerais avoir de fausses pustules comme ça (style grains de riz améliorés) à apposer sur mes mains. J’aurai plus de place dans le métro.
Le petit Futé
Je me suis acheté l’édition 2022 du Petit Futé consacré à Bruxelles et je dois bien reconnaître que, lu de bout en bout, il m’a bien plu. D’abord, on n’y parle pas de mes coins secrets, mes petits paradis, mes havres de paix. Dommage pour eux, mais tant mieux pour moi. En revanche, le Comme chez Soi y a sa place, contrairement à l’autre abruti qui lui a retiré une étoile. Mais surtout – et pas seulement en restaurants, mais aussi en boutiques et autres -, j’ai fait des trouvailles et je me délecte déjà. Petit bémol dans la forme, on voit bien que ce sont surtout des Belges qui ont fait les comptes-rendus et quand ils parlent de ce qui se passe « ici » ou « chez nous », c’est à Bruxelles (ou en Brabant wallon), mais quand, au début, on s’adresse aux lecteurs, c’est bien « les Français parlent aux Français ».
Je te vouvoye ?
Un confrère écrivait dernièrement ici même, qu’en ayant posé la question à des membres du personnel de la restauration, « ces derniers m’ont clairement exprimé leur préférence pour un tutoiement de la part des clients ». Je n’en suis pas sûr du tout, il a dû parler à de vieux copains. Pour moi, le tutoiement ne peut être que réciproque. J’ai rarement vu un serveur tutoyer directement le client qui venait de l’interpeller dans le style « Tu peux m’apporter un gin tonic ? » Je ne vois pas en quoi le vouvoiement serait « hautain, distant et impersonnel ». Alors, c’est vrai que le tutoiement est très « mode », mais quand je n’ai pas mangé le cochon avec quelqu’un qui me dit « tu » à la première rencontre, je lui réponds « vous » et la messe est dite. Au passage, je voudrais préciser que je n’ai jamais connu de femmes qui me tutoyaient d’emblée (même en Flandre où, c’est vrai, la différence est plus fine). Et avant que je ne tutoie une femme, il faut déjà qu’on ait vécu de bons moments ensemble. Maintenant, allez croire ce que vous voulez.
La citation de la fin
« La météo en Russie : trente-deux degrés ou de force. » (Coluche)
Une petite dernière ?
Un homme se trouve dans un bar du quartier Matonge (quartier congolais, prononcez « Matongué ») de Bruxelles. Il boit son petit Mojito tranquille, mais un gars, au bout du comptoir, n’arrête pas de frapper sur le bar avec des rythmes divers, mais perturbants.
– Dites, barman, vous ne pourriez pas lui demander d’arrêter avec son tam-tam ?
– Chut ! Monsieur téléphone…
n’y avait il pas un ministe (encore un de plus) ou secrétaire d’état pour simplifier les institutions ?
moi je reste sur une « vieille » (?) idée : renforcer et donner plus de pouvoir à nos provinces et les communes et supprimer le système des « lasagnes ».
9 (neuf) !! ministres de santé et aucun médecin ! ridicule
je peux continuer mais j’arrête car j’irais trop loin