L’OVERRUN de Patrick Anspach

La diplomatie bien comprise. Avant de choisir la carrière de journaliste dès mes quinze ans et après avoir voulu être pompiste, pompier, instituteur, commissaire de police ou pilote, j’avais hésité : la carrière diplomatique me plaisait bien. Accorder les violons entre belligérants, favoriser le rapprochement entre ennemis, être acteur de la paix dans le monde, ça m’aurait bien plus. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours eu une admiration pour le Norvégien Johan Jörgen Holst.

Cet homme né en 1937 était membre du Parti du Travail (qu’a dirigé un certain temps Jens Stoltenberg, aujourd’hui à la tête de l’Otan) et a joué un rôle essentiel dans ce qu’on a appelé « les accords d’Oslo ». Sa femme, Marianne Heiberg, avait (co)rédigé un mémoire universitaire sur l’économie dans les Territoires occupés de Palestine. Bien introduit auprès des « colombes » israéliennes et palestiniennes, Holst a multiplié les démarches pour tenter de trouver des solutions au conflit israélo-arabe.

Cela s’est fait dans le plus grand secret. Malgré des retournements politiques dans la région, Holst a poursuivi son travail et des réunions, toujours secrètes, se sont tenues à l’hôtel Plaza d’Oslo et à Borregaard où se trouvait la maison de campagne de Holst qui était alors ministre des Affaires étrangères. Finalement, le 13 septembre 1993, Yitzak Rabin, premier Ministre israélien, et Yasser Arafat, président du comité exécutif de l’OLP, ont posé à Washington les bases d’une autonomie palestinienne. La poignée de main des deux hommes, sous l’œil bienveillant de Bill Clinton, demeure dans les mémoires.

Et Johan Jörgen Holst ? On n’en a plus parlé à l’époque, mais je me dis que l’homme avait dû être heureux du devoir accompli. Il est mort quelques mois plus tard, en janvier 1994 et ce n’est que bien plus tard que j’ai appris son rôle. Celui d’un homme humble et discret qui aurait bien mérité le Nobel de la Paix, le seul des Nobels que l’on décerne à Oslo justement. Après, Israéliens et Palestiniens se sont de nouveau tapés sur la figure car il n’y a pas que des diplomates discrets et efficaces sur terre. Et c’est bien malheureux.

La citation du début

« La vie est tellement brève que s’il y a des instants qu’on ne capte pas, on les perd. » (Paola Ruffo di Calabria – Reine des Belges)

Scoop !

Il y a trois mois, j’ai reçu un rapport confidentiel sur l’avenir du tourisme en Europe. Mais je ne pouvais le publier qu’après les vacances de Pâques. Je suis donc allé le rechercher, mais j’ai constaté que ma femme de ménage l’a coincé sous un pied de mon buffet  à vaisselle (celui avec une plaque en marbre au-dessus et le  surplus des atlas qui n’entrent pas dans mes bibliothèques). A mon avis, ce rapport confidentiel devait être inintéressant. Il y a plus de pronostics qui ne se vérifient pas que l’inverse.

Vous êtes intelligents !

Dans votre fauteuil, à l’heure de l’apéro (à midi ou le soir), voilà les jeux télévisés avant les journaux. Certains sont très bien faits (le « 71 » de RTL en Belgique, par exemple), mais parfois, on se demande où ils dénichent leurs candidats. Comment est-ce possible que ce vieux-beau ne sache pas que Naypyidaw est la capitale de la Birmanie !? Et pourquoi cette jeune fille ne sait pas que Tryphon Mulumba a été candidat à la présidentielle au Congo ? C’est quand même élémentaire ! Un animateur de télévision m’a expliqué que c’est voulu. Lors des éliminatoires, on limoge les plus érudits et on garde les plus… euh, les moins… érudits, voilà c’est ça ! Alors, derrière son écran, on se sent intelligent et on regardera encore. Pas con, en définitive.

Les rides parlent

Une belle femme d’un âge certain me disait qu’elle ne savait pas comment se débarrasser de ses rides. J’ai dit de ne toucher à rien et que ses pattes d’oie au bout des yeux montraient qu’elle avait souri toute sa vie, ce qui la rendait sympathique et belle à la fois. Elle a souri davantage. Comme pour les accentuer.

La citation de la fin

« L’Amour, c’est regarder ensemble dans la même direction et voir que c’est pas la bonne direction parce que je te l’avais bien dit que c’était pas par là qu’on devait passer. Mais comme d’habitude, tu m’écoutes jamais du coup on est perdus, voilà, bravo ! » (Kelly Diotte)

Une petite dernière ?

Un touriste roule sur une route de Lituanie. Il voit un panneau : « Maxima 40 ». Prudent, il ralentit. Un peu plus loin, « Maxima 30 ». « C’est dingue, se dit-il, c’est comme à Bruxelles, maintenant ! » Et de fait, il entre dans Vilnius et là : « Maxima 20 ». Il râle, mais ralentit jusqu’à ce que, plus loin, c’est la pancarte « Maxima 10 ». Il s’insurge, mais obtempère. Une dizaine de kilomètres plus loin, après une heure de route : il lit « Bienvenue à Maxima ! »
(Allez vérifier sur Google Earth où est Maxima!)

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