Merci Poutine, vous nous avez soudés !

Aujourd’hui, il faut faire attention à tout ce que l’on dit ou écrit. A croire que la mode actuelle consiste, surtout, à flinguer les personnes qui osent penser différemment.

C’est donc, avec toutes les précautions oratoires et beaucoup de modestie que j’entame cette chronique, pour vous dire qu’au-delà des malheurs du peuple ukrainien, peuple avec lequel nous sommes solidaires, les derniers jours sont paradoxalement plutôt porteurs d’espoir. C’est étonnant, mais en à peine 3 jours, nous avons assisté à des revirements majeurs.

D’abord, si l’Europe et les Etats-Unis ont décidé de ne pas envoyer de troupes en Ukraine, ces deux grandes puissances ne sont pas restées les bras croisés et se sont lancées dans une guerre financière sans précédent sur le plan historique. En excluant les banques russes de la messagerie financière Swift et en décidant de geler les avoirs étrangers de la banque centrale russe, les Européens (qu’on disait «lâches» ou «hypocrites») ont montré qu’ils sont capables de lancer une guerre financière 2.0 avec une belle efficacité. La preuve, le rouble a encore chuté de 16% ce lundi (les taux d’intérêts en Russie sont passés de 9% à… 20% ce lundi matin). Autant dire que c’est un taux qui étrangle n’importe quelle économie !

Quant aux marchés financiers, c’est encore plus simple, ils estiment aujourd’hui, que la Russie a une chance sur deux de faire défaut sur sa dette publique. C’est donc la faillite de l’État russe que l’Europe est en train d’organiser sous nos yeux en moins de 3 jours top chrono ! C’est, disons-le, historique.

Poutine a pensé que l’Europe serait lâche et que l’OTAN était en état de mort cérébrale. En réalité, nous devrions tous dire «Merci» à Poutine, avec son invasion de l’Ukraine, il n’a jamais autant soudé les Européens. En 1957, les pères fondateurs de l’Europe ont cru que la création de l’union européenne n’avait qu’un seul but: éviter de nouvelles guerre entre les nations européennes.

L’année 2022 est en train de démontrer qu’ils avaient raison. D’ailleurs, la guerre financière 2.0 semble efficace : la banque centrale russe ne peut plus défendre sa monnaie, le rouble, elle ne peut plus aider les entreprises qui souffrent des sanctions économiques, et elle ne peut plus défendre ses banques commerciales. La 2ème banque russe est d’ailleurs au bord de la faillite… Et en plus, la banque centrale ne peut plus garantir les dépôts des ménages russes. Vous l’avez compris, ce cher Poutine va bientôt se sentir seul. D’autant que la France, après la Grande-Bretagne, confisque les avoirs financiers, l’immobilier de luxe et les yachts des milliardaires russes proches de Poutine.

Et dans cette triste histoire, l’autre élément historique, c’est de voir l’Allemagne changer de politique et là-encore, en moins de 3 jours. Non seulement, ce pays va livrer des armes aux Ukrainiens, mais en plus, son nouveau chancelier a accepté d’investir 100 milliards d’euros dans l’armement. Cela aussi c’est historique car l’Allemagne a toujours pris prétexte de son passé nazi pour en faire le minimum sur ce plan. D’ailleurs entre nous, l’une des raisons du succès économique allemand, c’est que ce pays a consacré moins d’argent sur le poste «défense» que ces partenaires français ou britanniques.

Au fond, c’est dingue, le Covid a montré qu’on pouvait arrêter une économie et compenser à l’euro près les pertes infligées par ce virus grâce aux largesses des banques centrales. Et maintenant on découvre que face à Poutine, l’Europe revit et se soude en moins de 3 jours. Je vous le disais, nous vivons une période historique !

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