La vie politique belge est amusante: d’un côté, vous avez un président de parti situé à la gauche de l’échiquier politique qui rêve tout haut d’une Belgique sans e-commerce, et puis un autre président de parti situé, lui, à la droite de l’échiquier qui rêve de faire baisser les impôts.
La réalité, elle, est plus complexe et n’est, hélas, pas abordée par nos politiques qu’ils soient de gauche, du centre ou de droite. La réalité, c’est que la transition climatique est une révolution profonde, comparable à l’entrée de la Chine dans le commerce mondial ou à la révolution des nouvelles technologies. Ce n’est pas moi qui le dit mais le patron de Black Rock, le plus grand fonds de gestion d’actifs boursiers au monde.
Les équipes de Black Rock gèrent quotidiennement plus de 10.000 milliards de dollars d’actifs. Le patron de ce fonds annonce un tremblement de terre pour les entreprises qui prendront à la légère ce changement, en clair, elles seront balayées et n’auront plus accès aux financements.
Au niveau politique, ce que l’on attend de nos élus, c’est qu’ils nous disent la vérité, que par exemple l’essence sera sans doute à 30 euros d’ici 15 ans, que la voiture électrique coûtera 50% plus chère qu’une voiture thermique pendant encore quelques années, que le passage à la voiture électrique va d’abord détruire 400 à 500.000 emplois en Europe avant d’en créer d’autres, que l’on pourra se nourrir de façon moins industrielle mais que cela sera plus cher, qu’il faudra supprimer sa vieille chaudière et isoler son logement et que tout cela va ponctionner notre pouvoir d’achat.
Bref, que la transition énergétique, c’est de l’inflation – verte – mais de l’inflation quand même et que cette même transition énergétique va provoquer un problème social considérable. Et ce n’est pas, à coup de chèques énergie, que l’on va régler ce problème. Ce qui a marché une fois n’est pas répétable à l’infini.
Oui, la transition énergétique va surtout frapper les plus démunis d’entre nous et il faudra les aider. Mais comment ? Augmenter les impôts sur le travail ? C’est impossible, nous sommes déjà les champions du monde de la pression fiscale.
Il faudra donc trouver d’autres moyens, comme par exemple, ne plus faire comme par le passé, en aidant tout le monde sans distinction mais au contraire cibler les aides en fonction des revenus. Et puis régler les deux seuls vrais problèmes des citoyens : le logement car il représente souvent 30 à 40% du coût mensuel de la plupart des citoyens et l’éducation.
L’économie de demain sera plus respectueuse de l’environnement, moins matérialiste, plus solidaire, mais les compétences demandées seront plus élevées. Alors que l’on dépense un pognon de dingue comme dirait Macron pour notre enseignement, les résultats sont loin d’être probants. Sauf à être myope, je vois peu de débat sur ces deux sujets capitaux. Il est urgent d’en parler pour nous éviter de divorcer avec l’avenir !