Carnet de poésie. Est-ce que ça existe encore à l’ère numérique ? En 1964 – j’avais onze ans -, j’ai reçu ce qu’on appelait un «carnet de poésie» (ou «de poésies», je ne sais pas) destiné à y mettre, je suppose, des poèmes qu’on avait aimés. Ma mère m’a plutôt suggéré de demander à mes ami(e)s d’y mettre un dessin ou un compliment, surtout que nous allions quitter Bruxelles pour Luxembourg. Ce serait un souvenir. Excellente idée, sauf que je trouvais mieux de demander d’abord à ma famille d’y mettre quelques mots.
Mon père m’avait fait un superbe dessin en couleurs d’une mappemonde avec des animaux et un texte, dont je ne vous livre que les quatre premiers vers :
« La grande joie de ma vie
Fût ce jour de septembre
Où toi, mon fils, me donna cette envie
De crier ma fierté, mon amour si tendre. »
Quant à Maman, ce fut tout différent. Elle dessina la vue de ma chambre sur les toits de Saint-Gilles (Bruxelles) de l’autre côté de l’avenue de la Toison d’Or, avec ce texte: «…Pour que tu te souviennes qu’il faut souvent regarder bien loin pour découvrir que le bonheur est tout près. En toi.»
Encore aujourd’hui, ces textes m’émeuvent, de même que ceux de mes frère et sœur, professeurs et condisciples. Dites-moi, les accrochés des smartphones, vous en avez aussi de beaux souvenirs comme ça que vous relisez avec émotion ?
La citation du début
« Vous connaissez beaucoup de gens de gauche qui, à la chute du Mur de Berlin, ont filé à l’Est ? » (Gaspard Proust)
Pouvez-vous répéter ?
Très intéressant article de La Libre sur le dossier médical électronique, dont «un Belge sur deux n’a jamais entendu parler». Comme je suis du nombre, je me renseigne: «Ce portail en ligne permet d’accéder, en quelques clics, à son dossier médical personnel.» Jusque là, je suis… Et ensuite : «Il faut au préalable s’identifier via un lecteur de carte eID, de l’application Itsme, avec un code de sécurité envoyé par e-mail ou par une application, en choisissant le réseau santé correspondant à son domicile.» Et là, je suis déjà déconnecté, surtout depuis qu’on dit sur les antennes qu’il faut se méfier d’«Itsme» qui fait l’objet de piratages. Après, il ne faudra pas s’étonner que les Anciens se disent que les fonctionnaires ont, une nouvelle fois, fait un travail sans prise avec le terrain.
Chaise électrique
Et à propos de ces vieux dont on veut se débarrasser, j’ai adoré ce titre de la revue «Touring»: «Electrifier un ancêtre : bientôt plus facile ?» C’est vrai qu’avant, c’était plus compliqué. Il fallait une batterie mobile, des câbles, ne pas se tromper de cosse, trouver la bonne puissance, étouffer les cris et faire disparaître le corps. Mais donc, Touring nous dit que ce sera «bientôt plus facile». Malheureusement, en lisant l’article, l’électrification dont il s’agissait était celle de vieilles voitures, comme des 2CV, dont la charge dure 3,5 heures. Encore un truc pratique, en somme.
Vive Zara !
Je ne parle pas de la marque de mode, mais de Zara Rutherford. A 19 ans, cette Belge qui est partie de (et est revenue à) Courtrai, avec un coucou de 350 kilos, a accompli un tour du monde de 60.000 kilomètres en cinq mois et sur les cinq continents. Autant dire qu’elle a accumulé quelques records dûment validés par le Guinness Book. En attendant les instances internationales. Elle veut devenir astronaute. On le lui souhaite !
La citation de la fin
Je ne sais plus de qui elle est, mais elle est ressortie après les inondations en Belgique où des milliers de personnes sont encore dans une situation précaire: «Il y a les gens qui ont le loisir de se soucier de la fin du monde, et ceux qui sont réduits à se soucier de leur fin de mois.»
Une petite dernière ?
On posait la question à Jacques Dutronc…
– Le café, tu l’aimes allongé ou serré ?
– Allongé, un truc corse.