Ryanair et easyJet se gaussent des vols «à vide» opérés notamment par le groupe Lufthansa afin de ne pas perdre de slots.
Mais il est évident que si une compagnie dite «régulière» perdait l’un ou l’autre droit de trafic, les deux premières à sauter sur l’occasion seraient ces deux LCC citées. Et puis l’argument de Ryanair est franchement affligeant: «Vous n’avez qu’à vendre les sièges très bon marché, l’avion se remplira».
Le problème, c’est que ce n’est pas comme ça que cela fonctionne. Les marchés sont très différents, entre des vols du style Charleroi-Carcassonne ou Francfort-Atlanta. Ryanair relie des destinations de 3e ordre (commercialement s’entend), destinées à un marché très flexible qui attend des opportunité s de prix, alors que les «régulières» doivent fournir une régularité sur des destinations demandées par des acteurs économiques, et avec un haut degré de qualité.
On ne peut donc critiquer ces vols très peu remplis sans savoir s’ils ne protègent pas l’existence future d’une ligne importante pour le pays. Il y a déjà bien longtemps, du temps des compagnies dites «nationales», l’entreprise Besix gagne un énorme contrat pour la construction clé sur porte de nombreux hôpitaux en Arabie Saoudite.
Cela ne pouvait se faire que si la Sabena ouvrait une ligne entre Bruxelles et Djeddah, ce qu’elle fit. Micro-économiquement, c’était évidemment une ligne à perte, fréquentée par 20 ou 30 personnes. Mais macro-économiquement, quel bénéfice pour le pays !
Tout est dans la manière de calculer.